Les enfants ayant consommé précocement de la cacahouète restent-ils tolérants à l’aliment après une interruption prolongée de sa consommation ?

0

Du Toit G. et al. Effect of avoidance on peanut allergy after early peanut consumption. N Engl J Med, 2016. In press.

En raison de la gravité potentielle de l’allergie à la -cacahouète, des méthodes de prévention et des stratégies thérapeutiques sont nécessaires. Dans l’essai LEAP (NEJM 2015), les auteurs avaient mis en évidence une réduction de 81 % du taux d’allergie à la cacahouète à 5 ans chez des enfants à haut risque d’allergie ayant eu une consommation régulière de cacahouète avant l’âge de 11 mois (groupe consommation), par rapport à ceux n’en consommant pas (groupe éviction précoce). Cependant, après une immunothérapie orale à un aliment (œuf, -cacahouète) parmi les enfants ayant acquis une tolérance, la majorité d’entre eux vont redevenir intolérants en cas d’arrêt de la consommation régulière de l’aliment.

Dans ce travail, en reprenant les participants de l’étude LEAP, les auteurs ont cherché à savoir si les enfants qui avaient consommé précocement de la cacahouète restaient tolérants à cet aliment en cas d’interruption de sa consommation pendant 1 an.

À l’âge de 5 ans, tous les participants de l’étude LEAP devaient éviter la consommation de cacahouètes pendant 12 mois, et réalisaient un test de provocation orale (TPO) à 6 ans pour déterminer le taux d’allergie à la cacahouète. Un suivi des marqueurs immunologiques (IgE et IgG4) était réalisé. L’analyse en intention de traiter incluait tous les participants du suivi à 5 ans, alors que l’analyse per protocole incluait uniquement les enfants qui avaient eu une observance stricte de l’éviction de l’aliment pendant 12 mois.

Sur les 628 participants ayant complété le premier essai, 550 enfants dont l’âge moyen était de 61,3 mois ont pu être évalués en analyse en intention de traiter. Parmi ceux-ci, 515 ont eu un TPO à la cacahouète. L’adhérence à l’éviction de la cacahouète était de 79,1 % dans le groupe éviction précoce versus 46,4 % dans le groupe consommation précoce. À 6 ans, le taux d’allergie était significativement moins important dans le groupe consommation précoce : 4,8 % versus 18,6 % dans l’autre groupe (p < 0,001). Dans le groupe consommation précoce, le taux d’allergie n’était pas significativement différent à 5 et 6 ans (p = 0,25). En analyse per protocole, parmi les enfants qui ne rapportaient aucune consommation de cacahouètes pendant 12 mois, le taux d’allergie était de 21,5 % dans le groupe éviction précoce versus 2,4 % dans l’autre groupe (p < 0,001). Un plus grand nombre d’effets secondaires était reporté dans le groupe d’éviction précoce par rapport au groupe consommation précoce (eczéma, infections respiratoires, gastroentérites).

Sur le plan immunologique, le taux moyen des IgE spécifiques[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.