Les nouveaux exanthèmes de l’enfant : comment les reconnaître ?

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La présentation clinique du syndrome pied-main-bouche (SPMB) s’est modifiée au cours des dernières années. Les lésions sont aujourd’hui beaucoup plus étendues. Elles affectent les 4 membres, le tronc, les fesses, la région péribuccale. On observe des placards de vésicules confluentes, des formes papulo-vésiculeuses, les lésions se renforcent en regard des zones de dermatite atopique (eczéma coxsackium). Il faut penser au syndrome pied-main-bouche devant un grand exanthème vésiculeux et érosif voire bulleux notamment aux extrémités. L’éruption cutanée est suivie par une chute d’un ou plusieurs ongles (onychomadèse) qui survient 3 à 8 semaines après l’éruption. Cette modification du tableau clinique est contemporaine d’une évolution des sérotypes responsables.

Aujourd’hui, les SPMB sont dus majoritairement au coxsackievirus A6, lequel est significativement associé à ces formes atypiques par l’extension et l’intensité des lésions. Jusqu’en 2012-2013, les SPMB étaient liées aux CV-A16 et CV-A10. L’évolution des souches de coxsackies est donc en rapport avec ce changement de présentation clinique. En revanche, nous n’observons pas en France de formes avec atteintes neurologiques sévères comme en Asie où la souche EV-71 est responsable de méningo-encéphalites.

Il faut aussi savoir évoquer la rougeole. 885 cas ont été déclarés en France entre février 2017 et février 2018, avec une épidémie dans le Sud-Ouest. Le diagnostic est suggéré par l’intensité de l’éruption, la fièvre, la rhinite et conjonctivite. Le signe de Köplick est présent dans 60-70 % des cas mais uniquement pendant la phase prodromale et jusqu’à J2-J3 de l’éruption. Le diagnostic est confirmé par la sérologie toujours positive au-delà du 3e jour de l’éruption. La PCR salivaire est positive à tous les stades. Il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire sur le site de l’ARS.

L’infection à parechovirus de type 3 est une infection émergente responsable d’une épidémie en Australie en 2014. Quelques cas sont rapportés en France. Le tableau décrit est assez stéréotypé. Le virus affecte les nouveau-nés et nourrissons de moins de 3 mois. L’éruption est diffuse et se renforce de manière très caractéristique aux extrémités. Les nourrissons sont fébriles, tachycardes, irritables, hypotoniques, présentent un état septique. Il existe des signes digestifs avec ballonnement abdominal, diarrhée et une atteinte neurologique est possible (méningite, encéphalite). Le tableau est très inquiétant. Paradoxalement, la biologie et le LCR sont normaux ou peu perturbés. Le diagnostic repose sur la PCR dans le sang et le LCR. Il évite de poursuivre des antibiothérapies à large spectre. L’évolution est généralement favorable.

Et enfin, la fréquence des voyages chez nos concitoyens impose de garder à l’esprit les diagnostics des arboviroses[...]

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À propos de l’auteur

Dermatologie Pédiatrique, Centre Médical Spécialisé de l’Enfant et de l’Adolescent, PARIS. Service de Dermatologie Hôpital Necker-Enfants Malades, PARIS.