Végétalisme chez l’enfant : que doit faire le pédiatre pour éviter les carences ?

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Le végétalisme consiste à exclure tout aliment d’origine animale de son répertoire alimentaire : viandes, lait, œufs, poissons, miel. Les adeptes de cette déviance alimentaire sont de plus en plus nombreux, notamment chez l’enfant et l’adolescent [1]. La défense de la cause animale est leur principale motivation, mais certains revendiquent les prétendus bénéfices pour la santé de ce mode d’alimentation. Il n’est pourtant pas adapté à l’espèce humaine, plus particulièrement au début de la vie, car il augmente considérablement les risques de carences nutritionnelles [1,2].

Ce comportement qui conduit à se mettre en danger en croyant manger “sain” est qualifié d’orthorexie mentale, le végétalisme en représente une forme sévère.

Le rôle du pédiatre est de prévenir les carences chez l’enfant, sans juger ni agresser les parents qui sont aussi les victimes des instigateurs de cette mode. Les conseils qu’il doit prodiguer dépendent de l’âge de l’enfant.

Chez le nourrisson

Avant l’âge d’un an, la quasi-totalité des besoins nutritionnels sont assurés par le lait maternel ou infantile. Les remplacer par des boissons végétales inadaptées à base d’amande, de soja, de riz ou de noisette conduit inéluctablement à des carences nutritionnelles multiples aux conséquences parfois dramatiques [3]. Les carences qui entraînent des troubles du développement neuro-cognitif (fer, acides gras essentiels, vitamine B12) sont parmi les plus graves car elles laissent le plus souvent des séquelles irréversibles [1,3].

Pour éviter ces carences tout en s’adaptant aux croyances parentales, le pédiatre doit proposer une préparation infantile à base de riz : Modilac Riz, Novalac Riz, Picot Riz ou Bébé Mandorle Riz. Le Prémiriz Bio doit être évité car il est très pauvre en fer et en calcium [4]. Dans la même gamme, il faut totalement proscrire le Prémiamande Bio qui n’est pas une préparation infantile contrairement à ce que pourrait laisser imaginer son emballage qui le distingue peu de son équivalent à base de riz. Ces formules devront être poursuivies jusqu’à l’âge d’au moins 6 ans.

Chez l’enfant et l’adolescent

Dans la mesure où les produits carnés représentent la principale source de fer facilement assimilable, les enfants et les adolescents doivent en consommer 2 fois par jour pour assurer leurs besoins martiaux [5]. Le végétalisme augmente les risques de carence en fer, même si celle-ci n’est pas systématique. Il[...]

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À propos de l’auteur

Service de Nutrition et Gastroentérologie Pédiatriques, Hôpital Armand-Trousseau, PARIS.