Les nouvelles formes d’allergie alimentaire

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Les allergies sont habituellement classées en manifestations IgE-médiées et manifestations non IgE-médiées. Les manifestations IgE-médiées sont généralement assez caractéristiques et peuvent être cutanées (syndrome oral, urticaire, prurit), respiratoires (rhinite, asthme) ou cardiovasculaires (malaise, syncope, état de choc). Leur nature allergique est le plus souvent facile à évoquer car les symptômes apparaissent rapidement (de quelques minutes à quelques heures) après la prise de l’aliment. Les tests allergologiques (IgE spécifiques, prick tests cutanés) permettent d’identifier l’allergène en cause. Les manifestations non IgE-médiées sont plus difficiles à rattacher à une origine allergique car leur apparition est plus lente, évoluant souvent sur un mode chronique, sans relation temporelle très nette avec la prise de l’allergène. Les symptômes les plus habituels sont cutanés, comme la dermatite atopique, ou digestifs, comme le reflux gastro-œsophagien (RGO) et le tableau d’entéropathie du jeune nourrisson avec diarrhée chronique et cassure de la courbe de poids. À côté de ces présentations classiques bien connues des praticiens, d’autres manifestations d’allergie non IgE-médiée sont plus inhabituelles et plus difficiles à diagnostiquer, mais importantes à connaître car elles deviennent de plus en plus fréquentes.

Le syndrome d’entérocolite induite par les protéines alimentaires (SEIPA)

Le SEIPA survient chez le nourrisson et le jeune enfant, avec un âge médian de début des symptômes de 9 mois [1], plus précoce pour les protéines du lait de vache (20 jours) que pour les autres protéines alimentaires (195 jours) [2]. On distingue habituellement les manifestations aiguës de SEIPA des formes chroniques.

Les manifestations aiguës correspondent typiquement à l’apparition de vomissements 1 à 6 heures après la prise de l’aliment en cause, souvent associés à l’émission de selles liquides. Ces vomissements surviennent en jet, de façon répétée voire incoercible, et peuvent entraîner une déshydratation, voire un état de choc avec hypotension. Ils peuvent également s’accompagner d’une hypothermie, d’un état léthargique avec pâleur et teint grisâtre, et parfois de malaises. Le tableau clinique peut être plus insidieux avec des manifestations chroniques peu spécifiques comme des vomissements ou des selles liquides[...]

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À propos des auteurs

Unité de Gastroentérologie pédiatrique, Hôpital des Enfants, CHU de BORDEAUX.

Unité de Gastroentérologie pédiatrique, Hôpital des Enfants, CHU de BORDEAUX.