Pourquoi le comportement alimentaire des enfants et des adolescents se dégrade-t-il ?

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Les troubles du comportement alimentaire se multiplient aujourd’hui chez les enfants et les adolescents pour des raisons qui ne sont pas liées à la nourriture elle-même, mais qui relèvent clairement de l’idéologie. Un faisceau de raisons hétéroclites, qui va de l’indignation face à la souffrance animale à l’inquiétude au sujet du dérèglement climatique, en passant par une culpabilité diffuse, qui ne demande qu’un prétexte pour s’auto-flageller, explique en effet le dégoût moral qui s’exprime de plus en plus à l’égard de l’alimentation carnée, accusée de tous les maux.

Manger de la viande n’est plus un acte innocent, indifférent, mais charrie des représentations négatives. Les militants antispécistes n’hésitent pas ainsi à parler de “meurtre” pour qualifier la mise à mort d’un animal dans le seul but de se nourrir de sa chair 1. Les consommateurs placides, qui ne se doutent pas du drame effroyable qui se déroule tous les jours dans les abattoirs, doivent dès lors être considérés comme des complices des meurtriers qui sévissent au grand jour et en toute impunité. Cela s’apparente littéralement à une boucherie, la réalité rejoignant ici la métaphore.

1 Voir, parmi bien d’autres exemples, cette affirmation excessive d’Axelle Playoust-Braure dans un article des Cahiers antispécistes disponible en ligne : “La violence inouïe que représente le fait de mettre à mort, chaque année, des milliers de milliards d’êtres sentients qui ne veulent pas mourir relève d’un archaïsme éthique révoltant.” (www.cahiers-antispecistes.org/garder-la-viande-pour-mieux-se-debarrasser-du-meurtre/)

Un sentiment de culpabilité très occidental

Mais celles et ceux qui jugent l’alimentation carnée “archaïque” se méprennent lourdement sur le rapport que les sociétés dites primitives entretiennent avec les animaux. Contrairement aux Occidentaux, qui ont longtemps rechigné à les considérer comme doués de sensibilité, préférant en disposer librement et selon leur bon vouloir, les animistes leur attribuent[...]

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À propos de l’auteur

Professeur de philosophie et d’éthique appliquée, PARIS.