Pourquoi les rectorragies du nouveau-né et du jeune nourrisson révèlent rarement une allergie aux protéines de lait de vache

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Les rectorragies chez un nouveau-né ou un jeune nourrisson sont particulièrement anxiogènes pour les parents, elles constituent donc un motif fréquent de consultation. Les pédiatres consultés évoquent alors le plus souvent une proctocolite allergique aux protéines du lait de vache (PLV) et excluent les PLV chez l’enfant et/ou chez la mère si elle allaite [1]. Le but de cet article est de montrer que l’allergie aux PLV (APLV) est beaucoup plus rarement responsable de ces rectorragies qu’elle n’est évoquée.

Qu’est-ce qu’une proctocolite allergique ?

La proctocolite allergique au lait de vache se manifeste par du sang rouge dans les selles, associé ou non à des glaires, chez un enfant exclusivement allaité ou alimenté par un lait infantile. Les selles sont d’aspect diarrhéique dans seulement 28 % des cas [2]. L’examen clinique et la croissance sont par ailleurs normaux, contrairement aux allergies de type entéropathique [2].

Il s’agit d’une pathologie bénigne non IgE-médiée, ne mettant pas en jeu le pronostic vital, contrairement aux allergies IgE-médiées. Elle concerne principalement les nouveau-nés et jeunes nourrissons de moins de 6 mois [3]. 60 % des proctocolites allergiques se développent lors d’un allaitement maternel exclusif, le contact avec les protéines alimentaires se faisant par leur passage dans le lait de la mère [4].

La prévalence des proctocolites allergiques est très faible. Elizur et al. ont effectivement évoqué ce diagnostic chez seulement 21 nourrissons sur 13 019 issus d’une cohorte de naissance, mais il a été confirmé par le test de provocation orale chez seulement 3 patients, soit 0,023 % de la population étudiée [5]. La prévalence des proctocolites allergiques aux PLV est donc bien inférieure à celle des allergies IgE-médiées [2].

La physiopathologie des proctocolites allergiques reposerait sur une immaturité du système immunitaire, avec une altération de la perméabilité intestinale, dans un contexte de susceptibilité génétique de sensibilité à certains antigènes alimentaires [6].

Le lait de vache est l’allergène responsable des proctocolites allergiques dans plus de 97 % des cas [7, 8].[...]

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À propos des auteurs

Nutrition et Gastroentérologie pédiatriques, Hôpital Trousseau, PARIS.

Service de Nutrition et Gastroentérologie Pédiatriques, Hôpital Armand-Trousseau, PARIS.