Puberté précoce : comment ne pas se tromper ?

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La puberté correspond à la période de développement des caractères sexuels secondaires et s’accompagne d’une accélération importante de la vitesse de croissance, pour aboutir à l’acquisition de la fonction de reproduction.

Chez la fille, c’est le développement mammaire (volontiers unilatéral ou asymétrique) qui signe le début de la puberté, dont la survenue est physiologique entre 8 et 13 ans (11,5 ans en moyenne) [1, 2]. Concernant la croissance staturale, elle se fait en parallèle, passant d’une prise moyenne de 5 cm par an en période pré-pubertaire à 9 cm par an durant le pic de croissance pubertaire. Le gain statural moyen est de 25 cm entre le début de la puberté et la taille adulte (à l’âge de 16 ans en moyenne). La survenue des règles, si elle ponctue la mise en place des fonctions reproductives, ne scelle pas la taille définitive, et il reste entre 3 et 14 cm de gain statural selon l’âge du début pubertaire.

Chez le garçon, c’est l’augmentation de la taille des testicules qui témoigne du début de la puberté (grand axe de plus de 2,5 cm – 4 mL). L’âge physiologique de début pubertaire va de 9 à 14 ans. La cinétique de la puberté est différente de chez la fille, l’accélération de la vitesse de croissance staturale survient légèrement décalée dans le temps (jusqu’à 18 mois) et le gain statural moyen se situe autour de 30 cm jusqu’à la taille adulte. La virilisation (pilosité, mue de la voix, augmentation de la taille de la verge) survient également de manière légèrement décalée.

La prévalence de la puberté précoce chez la fille est bien plus élevée que chez le garçon. En effet, alors que la puberté précoce est un motif très fréquent de consultation chez la fille et que son origine est classiquement d’origine centrale idiopathique, elle est rare chez le garçon et plus souvent secondaire à une tumeur hypophysaire [3]. Les cas de pubertés précoces périphériques sont l’apanage des tumeurs gonadiques ou de certaines pathologies rares du développement gonadique dans les deux sexes.

Il est important de distinguer la puberté précoce de la prémature thélarche, qui correspond à un développement mammaire isolé (sans accélération de la vitesse de croissance et sans pilosité) chez la fillette avant l’âge de 3 ans et qui est physiologique [4]. De même, une pilosité pubienne ou axillaire isolée (prémature pubarche) n’est pas un signe de puberté précoce en l’absence de seins, néanmoins son développement avant l’âge de 8 ans peut être pathologique (hyperplasie congénitale des surrénales dans sa forme non classique, tumeur surrénalienne) et nécessite des investigations spécialisées.

Devant une puberté précoce, il est recommandé de réaliser un test de stimulation des gonadotrophines (LH et FSH) par la GnRH afin de juger de son origine centrale ou périphérique et guider la[...]

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À propos de l’auteur

Explorations Fonctionnelles Endocriniennes, Centre de Référence des maladies endocriniennes rares de la croissance, Hôpital Armand-Trousseau, PARIS.