Risque de cancers familiaux : impact sur le mode et la qualité de vie des adolescents ?

0

McDonnell GA, Peshkin BN, DeMarco TA et al. Long-term adaptation among adolescent and young adult children to familial cancer risk. Pediatrics, 2022;150:e2022056339.

La découverte d’un test génétique BRCA1/BRCA2+ chez un membre de la famille va entraîner une cascade de dépistage chez les apparentés asymptomatiques plus jeunes. Les adolescent(e) s se savent donc potentiellement à risque de développer un cancer du sein, de l’ovaire ou d’autres cancers à l’âge adulte. Quelques études antérieures ont montré que certaines adolescentes modifiaient leur mode de vie. Il y a cependant peu de travaux sur l’impact psychologique à court et long terme.

L’objectif de ce travail était de caractériser l’adaptation comportementale et psychologique sur le long terme des adolescents dont les mères avaient un dépistage génétique pour BRCA et d’examiner les éventuelles différences selon les caractéristiques maternelles et la positivité du test génétique.

Il s’agissait d’une étude transversale réalisée aux États-Unis par téléphone ou par mail incluant des dyades mère-adolescent(e)s dont la mère avait eu un dépistage génétique 1 à 5 ans plus tôt pour BRCA. Les mères ne recevaient pas au moment de l’étude de traitement pour un cancer et avaient informé leur enfant de leur statut génétique. Des questionnaires étaient envoyés à l’adolescent(e) concernant sa consommation de tabac, d’alcool, sa pratique d’une activité physique, ses connaissances sur le cancer (Children’s cancer Worries scale) et sa qualité de vie évaluée à l’aide d’une échelle validée.

Au total, 272 dyades ont pu être inclues, 17,3 % (n = 42) des mères avaient un variant du gène BRCA connu, les autres ayant été testées négatives. L’âge moyen des enfants était de 17,6 ans (± 3,5), il y avait 67,6 % de filles ; 76,4 % des mères avaient eu un cancer.

Un quart des jeunes fumait des cigarettes, 1/3 avait une consommation d’alcool régulière et 90 % n’avaient pas d’activités physiques. Il n’y avait pas de différence significative de comportement dans ces pratiques selon le sexe de l’enfant, le statut génétique maternel pour BRCA et/ou un antécédent de cancer maternel. De même, la qualité de vie des adolescents n’était pas différente selon le statut génétique maternel et l’histoire maternelle. En analyse multivariée, les adolescents avaient peu d’inquiétude sur le risque de cancer chez leur mère (score 4,1 sur 12), en revanche ils percevaient un risque modéré de développer eux-mêmes un cancer (score 4,2 sur 7). La connaissance sur les risques, les causes et la prévention des cancers était très bonne. Les adolescents estimaient avoir un stress faible relatif au cancer (score 8,2 sur 45), un stress modéré lié à la vie générale[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.