Strabismes précoces : lesquels prendre en charge ?

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Le développement visuel de l’enfant s’effectue progressivement après la naissance. Celui-ci évolue selon des étapes qui peuvent varier selon les enfants, mais dans des limites dites “normales”. Les nourrissons naissent avec un système visuel immature qui se développe rapidement au cours de la première année de la vie, se poursuit jusqu’à l’âge de 10 ans et même au-delà avec la maturation des saccades oculaires. À la naissance, le nouveau-né présente une vision évaluable à environ 1/20e. Le risque visuel est majeur chez l’enfant prématuré et nécessite des contrôles plus rapprochés.

Les 1ers signes de strabisme précoce apparaissent lors de la période de développement de la fusion avant l’âge d’un an. L’altération des connexions binoculaires en zone du cortex occipital V1 peut entraîner un strabisme précoce. Cela peut s’observer lors de dommages périnataux qui peuvent entraîner un strabisme.

Les strabismes plus tardifs sont plus simples à traiter car les connexions fusionnelles en V1 sont déjà matures. L’alignement oculaire avec absence de déviation est essentiel pour un développement visuel équilibré. Les strabismes peuvent s’accompagner d’une amblyopie (œil avec une vision plus faible que l’autre qui a pris la dominance). Cependant, chez le nourrisson, un bon développement visuel est déterminant pour obtenir un meilleur alignement des yeux.

Diagnostic et prise en charge

Devant un strabisme précoce apparu avant l’âge d’un an, l’interrogatoire des parents est essentiel. Le strabisme est-il constant ? Le strabisme est-il inter­mittent ? Est-ce toujours le même œil qui part ? L’enfant est-il prématuré ? A-t-il eu un retard de croissance intra-utérin ? Une attention particulière est portée aux antécédents familiaux. En effet, un strabisme convergent intermittent avec des spasmes accommodatifs est considéré comme normal avant l’âge de 3 mois. Cependant, un strabisme permanent doit alerter le pédiatre et faire adresser rapidement l’enfant à un ophtalmologiste, ou si possible à un ophtalmo­pédiatre.

L’examen clinique de l’enfant est déterminant pour le dépistage des anomalies visuelles. Il comporte l’aspect général oculaire, la recherche des reflets cornéens de la lumière permettant d’apprécier l’alignement oculaire. La motilité oculaire, la poursuite oculaire, le réflexe pupillaire et le Cover test sont évalués. Ces tests apprécient l’oculomotricité[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie de l’Hôpital Universitaire Necker Enfants-Malades, Université Paris V René Descartes, INSERM UMRS 1138 Team 17, Université Sorbonne Paris Cité, PARIS.