gastro-entérologie

Dossier : Nouveautés en gastroentérologie
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La maladie cœliaque reste encore sous-diagnostiquée en pédiatrie du fait de sa présentation hétérogène. En 2012, des experts de la Société européenne de gastroentérologie, hépato­logie et nutrition pédiatriques avaient établi des recommandations pour le diagnostic de la maladie cœliaque de l’enfant, avec notamment la possibilité d’un diagnostic sans biopsie digestive dans certaines situations.
À partir de nouvelles données de la littérature, ces experts ont actualisé ces critères diagnostiques en 2020. En cas de suspicion de maladie cœliaque, un dosage des IgA totales et des IgA anti-transglutaminases doit être réalisé. Que l’enfant soit symptomatique ou non, si les IgA anti­transglutaminases sont ≥ 10 fois la limite supérieure de la normale, après accord de la famille, les IgA anti-endomysium sont dosées sur un deuxième prélèvement et, en cas de positivité de celles-ci, le diagnostic est confirmé sans biopsie digestive. Le typage HLA DQ2/DQ8 n’est plus nécessaire. Si l’enfant a des IgA anti-transglutaminases < 10 fois la normale, au moins 4 biopsies duodénales et 1 biopsie bulbaire sont nécessaires. En cas d’IgA totales basses, des tests sérologiques basés sur des IgG doivent être utilisés.

Dossier : Nouveautés en gastroentérologie
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Chaque année, Réalités Pédiatriques vous propose un numéro spécial intitulé “Quoi de neuf ? ” qui reprend dans chaque surspécialité pédiatrique les publications scientifiques de l’année jugées comme étant les plus pertinentes. Nous savons qu’il est très apprécié par nos lecteurs. Il nous semble également intéressant de publier des dossiers traitant des nouveautés dans un domaine précis afin de développer plus amplement certaines d’entre elles. La gastroentérologie pédiatrique a été choisie ce mois-ci.

Revues générales
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Le nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) déclarés en 2017 a été de 167, c’est le record depuis le début de la surveillance nationale en 1996.
Les aliments porteurs d’Escherichia coli sécréteurs de vérotoxines qui sont la cause de la maladie sont principalement les viandes et les produits laitiers. Les actions de prévention ne peuvent donc concerner que la chaîne alimentaire du producteur au consommateur. La prévention à la source repose exclusivement sur le dépistage des Escherichia coli sécréteurs de vérotoxines dans les lots alimentaires avant leur commercialisation.
L’épidémie de SHU en région Rhône-Alpes en avril 2019 et les 167 cas de SHU déclarés en 2017 démontrent amplement que le système de surveillance microbiologique des aliments au niveau national est toujours une vraie passoire. Les mesures de protection individuelle pour les enfants de moins de 15 ans restent donc les seuls moyens de contrôler l’endémie française et ont été diffusées sur le site de Santé publique France.

Analyse bibliographique
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Les gastroentérites aiguës (GEA) sont extrêmement fréquentes en pédiatrie et sont sources de nombreuses visites médicales et hospitalisations. La diarrhée est souvent au premier plan mais les vomissements sont courants et peuvent limiter la réhydratation orale, aggraver une déshydratation et entraîner une hospitalisation. Dans la plupart des cas, le soluté de réhydratation orale (SRO) est suffisant et la plupart des sociétés savantes ne recommandent pas l’utilisation d’antiémétiques, notamment en raison de leurs effets secondaires. Cependant, certains auteurs ont montré une efficacité de l’ondansétron ou du métoclopramide sur la diminution des vomissements et le risque d’hospitalisation. Plusieurs essais randomisés comparant des antiémétiques versus un placebo ont été réalisés ces 10 dernières années mais aucune synthèse n’a été faite.

Revues générales
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La prévalence de l’infection à H. pylori diminue dans le monde occidental et dans certains pays émergents. La majorité des enfants infectés par H. pylori sont asymptomatiques et les différentes études pédiatriques ne trouvent pas toujours de relation entre la présence d’H. pylori et les troubles digestifs, notamment les douleurs abdominales récurrentes.
La recherche d’une infection à H. pylori est utile uniquement en cas de douleurs épigastriques en relation avec les repas ou réveillant l’enfant la nuit, associées ou non à des vomissements, suggérant une maladie peptique. Il n’existe pas d’association entre infection à H. pylori et reflux gastro-œsophagien chez l’enfant. La recherche d’une infection à H. pylori peut être utile en cas d’anémie ferriprive sans étiologie retrouvée et réfractaire au traitement martial, et en cas de purpura thrombocytopénique immun chronique.
Une gastrite nodulaire est l’aspect endoscopique le plus fréquemment rencontré. H. pylori est un facteur de risque d’ulcère duodénal, mais pas de lésions ulcéreuses gastriques chez l’enfant dans les pays à faible prévalence d’infection. Il n’a pas été décrit d’adénocarcinome pendant l’enfance et les cas de lymphome de type MALT sont exceptionnels.

L'année pédiatrique 2019
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L’année 2019 a encore une fois été riche en publications dans le domaine de la gastroentérologie pédiatrique. Ce fut aussi l’année du 40e congrès du Groupe francophone d’hépatologie-gastroentérologie et nutrition pédiatriques (GFHGNP), organisé sur le thème d’un partage d’expérience entre les différentes générations de pédiatres gastroentérologues. Cette année encore, plusieurs mises au point ont été établies par les comités scientifiques de la Société européenne d’hépato-gastroentérologie et nutrition pédiatrique (ESPGHAN). Nous progresserons dans le tube digestif selon un sens céphalo-caudal pour revoir quelques travaux qui ont marqué cette année.

Revues générales
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La stratégie thérapeutique des coliques du nourrisson s’inscrit dans le cadre d’une prise en charge holistique dont l’objectif est de réconforter une mère qui a un bébé inconfortable. Ce traitement consiste non pas à “guérir la colique”, mais à aider les parents à traverser cette période difficile du développement de leur bébé.
La réassurance, l’écoute et la guidance parentale sont un premier pilier. L’administration de L. reuteri DSM 17938 protectis a démontré un effet prophylactique et une efficacité thérapeutique, en
particulier chez les nourrissons allaités.

Revues générales
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La majorité des corps étrangers ingérés par les enfants est éliminée spontanément, sans manifestation clinique ni complication. La décision de réaliser ou non une extraction endoscopique, le degré d’urgence, le meilleur moment pour réaliser cette extraction ainsi que la surveillance après extraction dépendent de nombreux paramètres : liés au corps étranger lui-même (taille, nature [piles, aimant], caractère traumatisant ou non, localisation) mais également liés au patient (âge, symptomatologie, antécédents médicaux).
Les piles boutons localisées dans l’œsophage, même en l’absence de symptômes, et les piles boutons symptomatiques localisées dans l’estomac doivent être extraite sans délai (idéalement dans les 2 h). Les corps étrangers œsophagiens ou gastriques symptomatiques, traumatisants (corps étrangers pointus, coupants), de grande taille et les aimants quand ils sont multiples doivent être extraits en urgence.