Utilisation d’antidépresseurs pendant le premier trimestre de grossesse et risque de survenue de prématurité, de petit poids de naissance, d’autisme, ou d’hyperactivité chez l’enfant.

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Sujan A et al. Association of maternal antidepressant use during the first trimester of pregnancy with preterm birth, small for gestational age, autism spectrum disorder, and attention-deficit/hyperactivity disorder in offspring. Jama, 2 017;317:1553-1561.

L’augmentation de l’utilisation d’antidépresseurs chez les femmes enceintes conduit à des interrogations sur la survenue d’éventuelles conséquences chez l’enfant. Dans la littérature, on retrouve des travaux suggérant que l’exposition prénatale à des anti-dépresseurs pourrait être associée à une prématurité, un petit poids de naissance, un retard du développement ou encore un autisme ou des troubles de l’attention/hyperactivité (TDAH). Ces associations pourraient être en rapport avec des causes mécaniques secondaires au dysfonctionnement du signal sérotoninergique. Cependant, la dépression maternelle et des facteurs génétiques peuvent influencer le développement de ces troubles. Les essais randomisés n’ont pas été capables d’évaluer la sécurité de l’utilisation des antidépresseurs chez la femme enceinte en raison de l’exclusion fréquente de ces dernières dans ce type de travaux.

Le but de cette étude était d’évaluer les associations entre l’exposition à des antidépresseurs au cours du premier trimestre de grossesse et les problèmes du développement chez l’enfant. Afin de limiter l’implication de la génétique et des facteurs environnementaux, une comparaison par rapport à la fratrie a été réalisée. Il s’agissait d’une étude rétrospective suédoise ayant inclus des enfants nés entre 1996 et 2012 et suivi au moins jusqu’en 2013. Les données concernant les enfants ont été obtenues à partir de différents registres nationaux. Une exposition au premier trimestre de la grossesse était définie par un traitement pris entre 90 jours avant la conception estimée (car un traitement était prescrit pour au moins 3 mois) et 90 jours après la conception.

1 580 629 enfants ont été inclus dans l’analyse finale avec respectivement 943 776 et 946 579 mères et pères distincts. 22 544 (1,4 %) mères déclaraient avoir pris des antidépresseurs au cours du 1er trimestre, parmi elles, 82 % avaient pris des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS). Il y avait donc 3,7 % des enfants ayant été exposés aux antidépresseurs dont 84 % aux IRS. Concernant les pères, 2,6 % avaient reçus des antidépresseurs au cours du premier trimestre.

Les statistiques descriptives retrouvaient que sur l’ensemble des enfants, 6,98 % des “exposés” et 4,78 % des “non exposés” étaient des prématurés, ce qui faisait 220 cas additionnels pour 10 000 naissances. Un faible poids de naissance était retrouvé[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.