Allergie à la cacahouète chez l’enfant à risque : comment la prévenir ?

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Du Toit G et al. Randomized trial of peanut consumption in infants at risk for peanut allergy. N Engl J Med, 2015;372:803-813.

La prévalence de l’allergie à la cacahouète a doublé en 10 ans dans les pays industrialisés, passant de 1,4 à 3 %. Cette allergie, émergeant également en Afrique et en Asie, est la principale cause d’anaphylaxie et de de décès dus à une allergie alimentaire. Cette allergie se développe la plupart du temps dans l’enfance. Les recommandations internationales de la fin des années 1990 prônant l’éviction des aliments allergisants de l’alimentation des enfants ont été remises en cause, et la question d’une exposition précoce versus une éviction prolongée d’un aliment pour prévenir une allergie alimentaire reste ouverte.

Cet essai a pour but de déterminer si une introduction précoce de cacahouètes dans l’alimentation pourrait être une stratégie dans la prévention de cette allergie chez les enfants à risque.

Il s’agit d’un essai randomisé, contrôlé, réalisé au Royaume-Uni entre décembre 2006 et mai 2009, incluant des enfants âgés entre 4 et 11 mois sans consommation antérieure de cacahouètes et ayant un eczéma sévère, une allergie à l’œuf ou les deux. Les participants ont été stratifiés en deux études de cohorte en fonction des résultats des tests cutanés, négatifs ou positifs. Dans chaque cohorte, les enfants ont été randomisés pour recevoir un régime avec ou sans cacahouètes. Les enfants ont tous eu au début de l’étude un test de provocation oral (TPO). Les enfants réagissant au TPO initial ont été exclus. Les autres participants ont été inclus en analyse en intention de traiter (ITT). Les enfants randomisés pour recevoir des cacahouètes recevaient 6 g par semaine, répartis en trois repas sous forme d’un snack à base de beurre de cacahouètes jusqu’à l’âge de 60 mois. Les autres devaient éviter la consommation de protéine de cacahouètes jusqu’à 60 mois. Un entretien téléphonique était réalisé avec les familles toutes les semaines jusqu’à 12 mois et toutes les 2 semaines jusqu’à 30 mois. Des examens cliniques et le dosage des IgE, IgG et IgG4 ont été réalisés à 12, 30 et 60 mois. Un TPO a été effectué en double aveugle à l’âge de 60 mois.

L’âge moyen des participants était de 7,8 ± 1,7 mois. Parmi les 542 enfants du groupe avec tests cutanés négatifs initialement, 530 (92,8 %) ont pu être inclus en ITT. À 60 mois, 13,7 % du groupe exclusion versus 1,9 % du groupe consommation de cacahouètes étaient allergiques à la cacahouète. Cette différence représentait une réduction relative de la prévalence de l’allergie à la cacahouète de 86,1 % (p < 0,001). Sur les 98 enfants du groupe avec tests cutanés positifs initialement, à 60 mois, 35,3 % du groupe exclusion versus 10,6 % du groupe consommation étaient[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.