Apports en vitamine D en cas d’allaitement maternel : peut-on supplémenter la mère à la place de l’enfant ?

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Hollis BW et al. Maternal versus infant vitamin D supplementation during lactation: a randomized controlled trial. Pediatrics, 2015;136:625-634.

Le lait maternel est reconnu pour être l’aliment idéal pour le nouveau-né. Il contient cependant des taux insuffisants de vitamine D pour maintenir chez l’enfant des taux circulants de 25-OHD3 adéquats. Les enfants allaités sont plus à risque de développer un rachitisme, particulièrement lorsque la pigmentation de la peau est foncée. Une supplémentation orale de la mère augmente les concentrations en vitamines D dans le lait maternel. Des études antérieures nord-américaines ont néanmoins montré que les nourrissons allaités par des mères supplémentées avec 400 UI/j de vitamine D avaient un déficit en 25-OHD3. Ces constatations ont abouti à la supplémentation en vitamine D de tous les nouveau-nés allaités dès la naissance. Dans leur travail précédent, les auteurs ont mis en évidence qu’une supplémentation des mères allaitantes avec 6 400 UI/j de vitamine D conduisait à une augmentation importante des taux circulant de 25-OHD3 dans le lait maternel.

Le but du travail était de comparer l’efficacité d’une supplémentation maternelle seule avec 6 400 UI/j de vitamine D à une supplémentation de l’enfant et de la mère avec 400 UI/j.

Il s’agit d’un essai randomisé, en double aveugle, comparant trois doses de supplémentation en vitamine D chez les mères allaitantes (inclusion à 4 à 6 semaines du post-partum) et chez leurs enfants (nés  35 SA avec consommation exclusive de lait maternel) pendant 6 mois. Dans le groupe 1, la mère recevait 400 UI/j de vitamine D, 2 400 UI/j dans le groupe 2 et 6 400 UI/j dans le groupe 3. Les nourrissons du groupe 1 recevaient 400 UI/j, alors que ceux des groupes 2 et 3 avaient un placebo. Des bilans sanguins et urinaires chez la mère et l’enfant étaient réalisés régulièrement. Un déficit en vitamine D était défini par un taux de 25-OHD3 < 50 nmol/L.

En raison du nombre important de déficit en vitamine D chez les enfants du groupe 2, ce bras d’étude a été arrêté rapidement. Sur les 334 femmes randomisées pour recevoir 400 ou 6 400 UI de vitamine D, 148 (64,7 %) allaitaient encore exclusivement au 4e mois et 95 (28,4 %) au 7e mois. Les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des mères et enfants des groupes 1 et 3 n’étaient pas différentes. À l’entrée dans l’étude, les taux circulants de 25-OHD3 étaient plus faibles chez les mères et enfants d’origine africaine. Chez les mères du groupe 1, on observait en moyenne une diminution des taux de 25-OHD3 de 6,5 nmol/L entre 1 et 4 mois et de 10,5 nmol/L entre 4 et 7 mois (p = 0,02), alors que dans le groupe 3, il y avait une augmentation des taux de 51,3 nmol/L entre 1 et 4 mois qui restait stable au 7e mois (p < 0,0001). En dehors du[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.