Chronique d’une mort annoncée

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La pédiatrie se meurt, notre chère spécialité est à l’agonie, en témoignent les récents cris d’alarmes des soignants diffusés ces dernières semaines dans les médias régionaux ou nationaux. Pourquoi cette affluence subite de manifestations des professionnels de santé ? Lorsque l’on est soignant, que l’on s’occupe de malades qui souffrent au quotidien, la décence impose un devoir de réserve sur nos propres souffrances ou difficultés en regard de celles de nos patients : on tient envers et contre tout. Mais, lorsque les difficultés sont telles que les malades eux-mêmes, en particulier les enfants, en payent les conséquences, l’indécence change de camp et on s’insurge alors de ne pas pouvoir faire notre travail ne serait-ce que correctement.

Où en est notre spécialité ?

L’internat de pédiatrie, actuellement de 10 semestres, attire de moins en moins : spécialité difficile, beaucoup de gardes, d’astreintes, de stress, de travail de nuit, spécialité peu rémunératrice. Les jeunes pédiatres “de ville” ne s’installent plus que dans de grandes agglomérations, au sein de cliniques ou de maternités déjà dotées d’équipes de pédiatres leur permettant de partager la charge du travail nocturne de manière acceptable. Dans les zones rurales ou les petites agglomérations, l’installation de nouveaux pédiatres est inexistante, de sorte que le suivi des enfants est assuré par les médecins généralistes et les “petites maternités” sont en grande difficulté pour recruter des spécialistes indispensables à leur fonctionnement. Le recours à l’intérim ou aux pédiatres d’origine étrangère devient alors la seule solution pour continuer d’exister.

Pour ce qui est des médecins généralistes, ils sont devenus les pédiatres d’aujourd’hui et de demain dans la majeure partie du territoire français. Ils doivent donc assurer les missions de soins, de surveillance et de prévention qu’implique la prise en charge pédiatrique. L’internat de médecine générale prévoyait jusqu’à présent un stage obligatoire en milieu pédiatrique d’une durée de 6 mois. Or depuis 18 mois, au sein de notre région Midi-Pyrénées (Occitanie), le coordonnateur de la spécialité de médecine générale a décrété de manière unilatérale, sans préavis, sans concertation, que la formation des internes de médecine générale serait assurée en ambulatoire par les médecins généralistes et que les internes n’effectueraient plus de stage hospitalier pédiatrique.

Nous ne remettons pas, bien sûr, en cause la qualité de l’enseignement proposé par les médecins généralistes, mais nous pensons qu’un stage de 6 mois[...]

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À propos de l’auteur

Praticien Hospitalier, CHG MONTAUBAN.