Co-occurrence d’une auto-immunité liée au diabète de type 1 et à la maladie cœliaque

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Hagopian W et al. Co-occurrence of type 1 diabetes and celiac disease auto-immunity. Pediatrics, 2017:140:in press.

La maladie cœliaque (MC) et le diabète de type 1 (DT1) sont des pathologies auto-immunes atteignant respectivement la muqueuse de l’intestin grêle et les cellules bêta des îlots de Langerhans. Les deux maladies ont une forte prédisposition génétique et débutent généralement dans l’enfance. La coexistence des 2 maladies a été décrite, chacune apparaissant comme pouvant potentialiser la survenue de l’autre. Cela s’explique par un risque génétique partagé, lié au HLA et par des expositions environnementales. Les haplotypes conférant un risque augmenté des 2 maladies sont DR4-DQ8 et DR3-DQ2. Dans le DT1, le risque est plus augmenté avec DR4 que DR3 mais les hétérozygotes DR3/DR4 sont les plus à risque. Pour la MC, le risque est plus augmenté avec DR3 que DR4, DR3/DR3 étant l’haplotype le plus à risque.
Le but de ce travail était de voir si une maladie pouvait déclencher l’autre et de tester si leur co-occurrence pouvait être expliquée par d’autres gènes communs non hérités.

L’étude internationale prospective de cohorte TEDDY a été mise en place pour identifier les causes environnementales du DT1. Entre 2004 et 2010, sur les 424 788 nouveau-nés testés, 8 676 ont été identifiés avec un génotype à risque de développer un DT1 et ont été suivis prospectivement. 5 891 ont eu des dosages réguliers des auto-anticorps. En plus des allèles HLA-DR-DQ, un génotypage par SNP a été réalisé pour déterminer le HLA-DPB1, 5 autres loci pouvant être impliqués dans les 2 maladies : RGS1, SH2B3, CTLA4, CCR3/CCR5 et PTPN2.

La prévalence des patients avec des anticorps anti-îlots (AAI) était de 457 sur 5 891 (7,8 %), celle des anticorps anti-transglutaminase (ATG) était de 898 sur 5 891 (15,2 %). Parmi ceux avec des AAI positifs, 130 sur 457 (28,5 %) ont développé un DT1 comparés à 8 sur 5 434 (0,5 %) dans le groupe ayant des AAI négatifs. 321 enfants sur 898 ayant des ATG positifs ont développé une MC versus 2 sur 4 993 (0,04 %) chez ceux ayant des ATG négatifs. 90 enfants (1,5 %) avaient à la fois des AAI et ATG positifs alors que la proportion attendue était de
1,1 9 % (7,8 %*15,2 %) soit 70 patients. L’âge médian de séroconversion pour les AAI était de 24 mois et de 33 mois pour les ATG. Au cours du suivi, le DT1 était diagnostiqué plus tôt que la MC (36 mois versus 42 mois, p = 0,0007). Pour les 90 enfants avec les 2 anticorps, 68 % d’entre eux développaient les AAI avant les ATG et la présence de l’haplotype HLA-DR3 raccourcissait le délai d’apparition des ATG. Le temps moyen pour développer une maladie cœliaque après la survenue des[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.