Écrans et développement : les écrans sont-ils réellement le problème ?

0

Alors que la France s’est massivement équipée de postes de télévision depuis les années 1960/70, ce sont les nouveaux écrans qui suscitent le plus de débats passionnels, et les lanceurs d’alerte dans les media accusant les parents de rendre autistes leurs enfants semblent avoir plus d’impact que les études bien conduites.

Or, les écrans font partie de la vie actuelle, et les études montrent que globalement la télévision est plus délétère que les écrans interactifs où l’enfant joue un rôle actif.
La publication d’Anderson (2017) résume bien la situation. Avant 3 ans, il est difficile d’apprécier ce que l’enfant comprend. Il peut y avoir des répercussions sur le développement du langage et les fonctions exécutives, mais en fonction de la quantité consommée, du contenu et du contexte social, l’utilisation des écrans, même accompagnée réduit la quantité et la qualité du langage parental avec l’enfant, et diminue les interactions parents enfants. Les écrans interactifs induisent une stimulation sensorimotrice positive, mais les apprentissages ne sont pas toujours transférés en 3 dimensions.

Ainsi, avant 3 ans les écrans ne sont pas à bannir mais ils doivent laisser beaucoup de place aux interactions, et aux échanges affectifs et verbaux dans le monde réel. L’enfant de 3 à 6ans accède à une plus grande compréhension, et des programmes appropriés ont montré des effets positifs sur le vocabulaire, les apprentissages, et les comportements prosociaux.
Après 6 ans, le temps passé avec les écrans diminue le temps pour lire ou pratiquer d’autres activités. Mais en parallèle, les gains cognitifs que l’on peut obtenir grâce à des programmes spécialisés sont appréciés dans les programmes de remédiation cognitive ou de rééducation.

Notons que les jeux ont montré de nombreux effets positifs sur certains aspects cognitifs comme l’attention aux détails, la mémoire visuelle, la flexibilité… et qu’ils peuvent être considérés comme de “bons professeurs”.

La poule et l’œuf ? Le rôle dépressogène ou l’augmentation de l’isolement social est discutable : les jeunes phobiques ou dépressifs… se réfugient derrière les écrans qui aggravent leur isolement mais les symptômes étaient là avant. De même, les programmes et les jeux violents n’apprennent pas en tant que tel la violence.

Enfin que dire d’écrans et troubles du spectre autistique (TSA) : les enfants et adolescents TSA ont la même appétence pour les écrans, avec un choix souvent très répétitifs. Mais en aucun cas, les écrans ne peuvent rendre un enfant autiste ; on ne devient pas autiste, on naît autiste, c’est un trouble neurodéveloppemental. En revanche, un enfant à qui on ne parle pas et dont on ne s’occupe pas va présenter de comportements inadaptés de carence éducative, écrans ou non.

Les écrans ne sont pas diaboliques,[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Hôpital Robert-Debré, PARIS.