Méthylphénidate dans le TDAH : utile ou délétère ?

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Selon la 5e édition du DSM, le trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) se définit par les mêmes critères à tous les âges de la vie : le sujet présente six ou plus symptômes d’inattention, et/ou six ou plus symptômes d’hyperactivité/impulsivité, depuis plus de 6 mois. Les symptômes sont présents avant l’âge de 12 ans, et existent dans au moins deux situations, en interfèrant avec le fonctionnement scolaire, social ou familial.
En France, seul le méthylphénidate a l’AMM dans l’indication, alors qu’à l’international, il y a de nombreuses autres molécules (amphétaminiques ou non).

L’efficacité du méthylphénidate est connue depuis plus de 60 ans, grâce à de nombreuses études contre placebo, et a été confirmée encore récemment, avec une supériorité sur les autres traitements.

L’efficacité est confimée même en cas de comorbidité de troubles anxieux, de troubles des conduites, et de trouble du spectre autistique. La suspension du traitement pendant les week-end n’est plus recommandée et la pratique de vacances thérapeutiques est variable.

Globalement, le méthylphénidate est bien toléré et les effets indésirables peu importants.
Le retentissement sur la croissance n’a pas été confirmé. La surveillance cardiovasculaire est toujours recommandée alors que les études montrent peu de retentissement, tout au plus tachycardie ou élévation de la pression systolique. L’efficacité, avec bonne tolérance, a été montré aussi à l’âge prescolaire mais l’AMM en France commence à 6 ans.

À l’adolescence, le TDAH crée une vulnérabilité importante à la dépression, les conduites antisociales, les consommations (tabac, alccol, drogues, écrans) et les comportements à risque.

Or, il a été montré que le méthylphénidate est non seulement efficace à l’adolescence mais qu’il a un effet protecteur sur les consommations de toxiques. Néanmoins, une vigilance particulière est nécessaire : les difficultés d’observance sont plus importantes et l’on observe une augmentation de la prévalence de la dysphorie. Le risque de mésusage fait conseiller la prescription de OROS méthylphénidate.

Dans la population adolescente, il faut connaître aussi l’utilisation “non médicale” du méthylphénidate chez des adolescents non TDAH pour dopage en période d’examens.
Le méthylphénidate n’augmente pas le risque suicidaire. Au total, le méthylphénidate se montre très utile dans de nombreuse situations. Néanmoins, la prescription doit rester très encadrée.

Pour en savoir plus

  • Harstad E,Levy S and Committee on substance abuse.Attention -deficit/hyperactivity disorder and substance abuse. Pediatrics, 2014;134;e29.
  • Man KC, Coghill D, Chan ZW et al. Association of risk of suicide attempts with methylphenidate treatment. JAMA Psychiatry, 2017.
  • Purgato[...]

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À propos de l’auteur

Hôpital Robert-Debré, PARIS.