Efficacité de l’immunothérapie orale pour la désensibilisation à la cacahuète chez l’enfant

0

Anagnostou K et al. Assessing the efficacy of oral immunotherapy for the desensitisation of peanut allergy in children (STOPII): a phase 2 randomised controlled trial. Lancet, 2014; in press.

L’allergie à la cacahuète est en augmentation croissante et toucherait 0,5 à 1,4 % des enfants dans les pays développés. Cette allergie est souvent responsable d’accidents sévères parfois mortels sans qu’il soit possible d’identifier les enfants à haut risque. Les réactions accidentelles sont également fréquentes, avec une incidence annuelle évaluée à 14-55 %. L’immunothérapie orale (IO) donne des résultats encourageants dans les allergies au lait de vache et à l’œuf, mais n’a pas été évaluée dans des travaux randomisés en cas d’allergie à la cacahuète.

Le but de cette étude est de déterminer l’efficacité d’une IO pour la désensibilisation des enfants allergiques à la cacahuète.

Cet essai randomisé, contrôlé, a été réalisé au Royaume-Uni entre 2010 et 2013. Des enfants âgés de 7 à 16 ans présentant une réaction d’hypersensibilité immédiate après l’ingestion de cacahuètes et des tests cutanés positifs à la cacahuète (> 3 mm) ont été éligibles. Parmi ceux-ci, les enfants ayant un eczéma, une rhinite ou un asthme chronique ont été exclus.

  • Les patients inclus ont reçu soit une IO à la cacahuète, soit au placebo pendant une première phase de 26 semaines au cours de laquelle les doses de cacahuètes étaient augmentées tous les 15 jours à l’hôpital (2 mg, 5 mg, 12,5 mg, 25 mg, 50 mg, 100 mg, 200 mg, 400 mg jusqu’à la dose cible de 800 mg). Entre les augmentations, une consommation quotidienne à la dose déterminée était nécessaire au domicile. Les éventuels effets secondaires étaient notés par les enfants. À la 26e semaine, un test de provocation orale (TPO) en double aveugle était réalisé avec pour objectif de juger la tolérance d’une dose cumulative de 1 400 mg.
  • Au cours d’une seconde phase, les patients du groupe contrôle recevaient, selon les mêmes conditions, une IO à la cacahuète avec un TPO à la 26e semaine. Pour tous les patients, un score de qualité de vie, une évaluation immunologique étaient réalisés.

Sur les 99 enfants inclus avec une moyenne d’âge de 12,4 ans, 49 ont été randomisés dans le groupe IO active et 50 dans le groupe placebo. Il n’existait pas de différence significative des critères démographiques entre les deux groupes. Lors du TPO de la 26e semaine, on observait une différence significative du nombre d’enfants tolérant la dose de 1 400 mg (10 cacahuètes) dans le groupe IO thérapeutique (62 %) par rapport au groupe témoin (0 %). 84 % des enfants du groupe thérapeutique à la fin de la première phase et 91 % des enfants du groupe contrôle à la fin de la deuxième[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.