Hypoglycémies néonatales et développement neurologique à 2 ans

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McKinlay C et al. Neonatal glycemia and neurodevelopmental outcomes at 2 years. N Engl J Med, 2015;373:1507-1518.

Les hypoglycémies en période néonatale sont fréquentes. Un risque de lésions cérébrales a été établi si celles-ci sont prolongées et symptomatiques ; en revanche, l’association entre des hypoglycémies néonatales modérées et l’altération du développement neurologique est plus incertaine. Selon les critères internationaux de diagnostic et de prise en charge, 30 % des nouveau-nés sont considérés comme à risque d’hypoglycémie, 15 % sont traités pour une hypoglycémie et 10 % sont hospitalisés en soins intensifs. Une telle prise en charge - avec une séparation mère-enfant, des glycémies capillaires répétées et un coût hospitalier non négligeable - est-elle -justifiée, notamment pour prévenir d’éventuelles perturbations du développement neurologique ?

Le but de ce travail était de suivre de façon prospective des nouveau-nés de plus de 35 SA, à risque de développer des hypoglycémies, et de rechercher une relation entre la durée, la fréquence et la sévérité des hypoglycémies et le développement neuropsychologique de l’enfant à 2 ans.

Les nouveau-nés à risque d’hypoglycémie éligibles étaient ceux nés de mères diabétiques, les hypotrophes et les macrosomes. Les enfants inclus avaient des mesures répétées des glycémies capillaires pendant 48 h, ou plus longtemps selon l’évolution clinique. Une hypoglycémie était définie par une concentration sanguine de glucose < 2,6 mmol/L, et nécessitait un enrichissement de la nutrition ou l’administration orale de gel sucré, voire la perfusion d’un soluté glucosé. La concentration en glucose dans le milieu interstitiel était également mesurée, les mesures étant inconnues par l’équipe soignante pendant la période d’étude. À l’âge de 2 ans, tous les enfants avaient une évaluation neurologique avec mesure des scores du développement par l’échelle de Bayley (étude des fonctions cognitives et motrices, du langage, de l’audition et de la vision).

Sur les 404 enfants inclus, 216 ont présenté des hypoglycémies néonatales dépistées par des glycémies capillaires. Néanmoins, la mesure du glucose dans le milieu interstitiel montrait qu’un quart des enfants avaient des concentrations basses non détectées. Le risque d’altération du développement neurologique à 2 ans n’était pas plus important chez les enfants ayant présenté des hypoglycémies traitées, y compris chez les enfants ayant eu des épisodes répétés et/‌ou sévères, par rapport à ceux n’ayant pas eu de -glycémies capillaires inférieures à 2,6 mmol/L (risque relatif : 0,95 [0,75‑1,20] ; p = 0,67). Les nouveau-nés ayant présenté des hypogly-cémies non diagnostiquées et donc non traitées n’avaient pas un risque[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.