Immunité et risque d’asthme chez des enfants vivant dans différents types de fermes

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Stein M et al. Innate immunity and asthma risk in Amish and Hutterite farm children. N Engl J Med, 2016;375:411-421.

La susceptibilité à développer des allergies ou un asthme dépend en partie de facteurs génétiques, mais l’augmentation de la prévalence de ces maladies dans les pays industrialisés suggère l’implication de facteurs environnementaux. Cela a déjà été illustré par des travaux épidémiologiques réalisés en Europe centrale, qui montraient que les enfants élevés dans des fermes au contact des animaux avec une exposition microbienne importante étaient protégés contre un asthme et des allergies. Cependant, les effets de ces facteurs environnementaux sur la réponse immunitaire n’ont pas été bien définis.

Le but de cette étude est de comparer deux populations -d’enfants vivant dans deux types de fermes différents, les Amish et les Huttérites. Ces deux populations sont isolées, originaires d’Europe, avec un style de vie assez similaire : fratrie nombreuse, taux de vaccination élevés, allaitement maternel prolongé, contact avec les animaux et peu d’exposition au tabac. Cependant, les pratiques fermières des Amish restent très traditionnelles, alors que les Huttérites vivent dans des fermes industrialisées. La prévalence de l’asthme chez les enfants amish est de 5,2 % versus 21,3 % chez les Huttérites.

En 2012, 30 enfants amish de 7 à 14 ans et autant de Huttérites ont été appariés sur l’âge et le genre. Leur profil immunitaire a été étudié ainsi que le microbiome des échantillons de poussières développés dans les maisons. Ces derniers ont été inoculés à un modèle expérimental de souris asthmatique allergique pour évaluer leur réponse immunitaire et respiratoire.

Aucun enfant amish ne souffrait d’asthme contre 6 chez les Huttérites. Le taux d’IgE contre les allergènes communs était significativement inférieur chez les Amish par rapport aux Huttérites, et cela en dépit de similarités génétiques ancestrales entre les deux populations. Des endotoxines étaient retrouvées dans les 20 maisons testées, mais leurs taux étaient 6,8 fois plus élevé dans les maisons amish (p < 0,001). Au niveau immunitaire, les enfants amish avaient en proportion des neutrophiles augmentés, avec une expression de marqueurs signant une sortie récente de la moelle osseuse (CXCR4, CD11b) et des éosinophiles diminués en comparaison des Huttérites. Ces différences étaient reflétées par le profil d’expression des gènes de ces cellules. Une partie des gènes surexprimés dans les leucocytes des Amish concernait la voie du TNF-α et l’IRF7, deux protéines impliquées dans l’immunité innée aux réponses aux stimuli bactériens. Les taux médians de 23 cytokines[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.