Intérêt de l’utilisation de la procalcitonine chez les nourrissons de moins de 3 mois présentant une fièvre bien tolérée

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GOMEZ et al. Diagnostic value of procalcitonin in well-appearing young febrile infants. Pediatrics, 2012 ; 130 : 815-822.

Le taux d’infections bactériennes sévères est plus important chez les enfants de moins de 3 mois par rapport aux autres tranches d’âge avec notamment des infections bactériennes invasives comme des septicémies et des méningites. Les tests biologiques utilisés pour différencier une infection bactérienne d’une infection virale sont le taux de leucocytes dont la valeur a parfois un intérêt limité et la CRP. Depuis quelques années, la procalcitonine (PCT) est apparue comme un marqueur important pour différencier les méningites bactériennes et virales et les infections urinaires basses des pyélonéphrites. Le but de cette étude est d’évaluer l’intérêt de la PCT dans le diagnostic d’infection bactérienne invasive chez les enfants de moins de 3 mois avec une fièvre bien tolérée sans point d’appel clinique.

Cette étude réalisée dans 7 centres d’urgences pédiatriques (Italie et Espagne) a inclus rétrospectivement sur 3 ans à partir de fin 2010 des enfants de moins de 3 mois présentant une fièvre bien tolérée. Les examens biologiques réalisés pour ces enfants étaient une NFS, un dosage de la CRP, de la PCT, une bandelette urinaire et un ECBU, des hémocultures et parfois une ponction lombaire selon le centre de prise charge. Les critères d’exclusion étaient un nourrisson présentant une fièvre dont l’origine était identifiée, une mauvaise tolérance de la fièvre (asthénie, cyanose, hypotonie, irritabilité), un enfant apyrétique aux urgences sans prise réelle de température au domicile, un patient sans prélèvement de PCT. Les enfants du même âge avec une fièvre mal tolérée constituaient un groupe de comparaison. Une fièvre sans point d’appel correspondait à une fièvre 38 °C sans rhinite ni signes respiratoires, sans diarrhée, avec un examen clinique normal. Une infection bactérienne sévère correspondait à l’isolement d’un agent pathogène dans le sang, le liquide céphalorachidien, les urines ou les selles.

Au cours de la période étudiée, 1 531 enfants de moins de 3 mois ont été admis pour fièvre isolée, 1 112 répondaient aux critères d’inclusion. Une infection bactérienne sévère était retrouvée chez 289 patients (26 %) et 23 (2,1 %) présentaient une septicémie (E. Coli dans 81 % des cas). Dans le groupe de comparaison, la prévalence des infections bactériennes sévères était de 35 % et 18,9 % avaient une septicémie. Afin de prédire le risque de survenue d’une infection bactérienne invasive, les auteurs ont étudié dans un modèle de régression logistique les points suivants, PCT ≥ 0,5 ng/mL, CRP ≥ 20 mg/L, leucocytes 10 000/mm3. Seule la PCT était considérée comme un facteur de risque indépendant d’infections bactériennes graves avec un Odds Ratio[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.