Claudet I et al. Unintentional cannabis intoxication in todders. Pediatrics, 2017:140:in press.
Même si le cannabis est illégal en France, sa consommation est la plus élevée d’Europe. Les consommateurs, aussi bien les femmes que les hommes, sont principalement les adolescents et les jeunes adultes. La production d’herbe de cannabis augmente en France mais la consommation de résine venant du Maroc reste importante. Même si la taille des résines vendues a tendance à diminuer au cours du temps, on observe une augmentation de leur concentration en delta 9 tétrahydrocannabinol (THC) aussi bien dans la marijuana que dans le haschisch (9,3 % en 2004 versus 20,7 % en 2014).
Le but de cette étude était d’évaluer, en France, l’évolution du nombre d’admissions aux urgences pédiatriques pour intoxication accidentelle au cannabis sur une période de 11 ans (2004 à 2014). L’objectif secondaire était d’analyser les présentations cliniques et l’évolution des intoxications sévères.
Cette étude nationale, multicentrique, rétrospective, observationnelle a inclus des enfants de moins de 6 ans ayant eu une intoxication prouvée au cannabis (symptômes cliniques et résultats toxicologiques positifs). La présentation clinique compatible avec une intoxication au cannabis correspondait à tout symptôme neurologique aigu survenant chez un enfant antérieurement en bonne santé, non fébrile. Les données cliniques, biologiques, radiologiques et évolutives étaient collectées pour chaque patient à partir d’un dossier informatisé ou papier. Les critères de sévérité étaient : un coma, des convulsions, une détresse respiratoire, une hypo/hypertension et une bradycardie.
Vingt-quatre centres d’urgences pédiatriques répartis dans toute la France ont participé à l’étude ayant permis d’inclure 235 enfants. Parmi ceux-ci, 71 % avaient moins de 18 mois. Les intoxications étaient plus importantes dans les régions PACA et Occitanie. Le taux annuel d’admission augmentait d’un facteur 13 en 11 ans (+133 %). Entre 2004 et 2014, le nombre de cas sévères augmentait d’un facteur 20 et d’un facteur 4 entre 2013 et 2014. Le délai entre l’ingestion et l’admission était de 4 heures 24 (± 3 heures). L’intoxication (ingestion dans 75 % des cas) avait lieu dans 72 % des cas au domicile parental principalement sous forme de morceau de résine (72 %) de 2-3 g. La présentation clinique était dominée par des symptômes neurologiques (86 %). 35 % des enfants avaient un critère de sévérité et 33 % des enfants avec un coma avaient été admis en 2014. Parmi les autres symptômes, 14 avaient une détresse respiratoire dont 8 avec nécessité d’une assistance ventilatoire pendant au moins 24 heures.[...]
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