Julianne est une adolescente de 15 ans, qui vient consulter pour inhibition psychique persistante. Alors que, jusqu’au début de collège, elle était bonne élève à l’école, peu à peu ses résultats ont chuté. Elle est passée en seconde générale de justesse. Elle est fille unique d’un couple qui s’est séparé alors qu’elle était en cinquième.
C’est son pédiatre qui demande la consultation, car Julianne, lors d’une consultation pour une vaccination, alors qu’il lui parlait de protection en lien avec la sexualité, s’est écroulée en larmes et est devenue mutique. Le père a ensuite appelé le pédiatre, très en colère, disant qu’il n’avait pas à parler de cela à sa fille. Du coup, la mère alertée par le pédiatre, a pris rendez-vous avec un psychiatre.
Première consultation : Julianne et sa mère
Julianne vient avec sa mère. Elle est très retranchée, ne veut pas parler. Elle ne regarde pas en face le pédopsychiatre, et semble tout à fait ailleurs. La mère évoque que Julianne est une jeune fille très sympathique, pourtant ouverte, ayant de nombreuses amies filles mais aucun contact avec les garçons. Cela inquiète sa mère qui la trouve pourtant “jolie fille”, mais pense qu’elle ne “s’aime pas”.
Elle reprend l’histoire de Julianne sur un plan somatique. La grossesse, désirée, n’a pas posé de problème ; l’accouchement, à terme, s’est bien passé. En revanche, Julianne a très rapidement présenté un eczéma du nourrisson, qui a beaucoup blessé la maman : celle-ci voyait son bébé comme “défiguré” par ces troubles dermatologiques pourtant bénins, et pensait que “cela durerait toujours”. Elle dit avoir ressenti à cette période des angoisses majeures et un vécu très dépressif, alimentés par le discours paternel (“cette maladie vient de ton côté”).
Julianne, une fois guérie, est pourtant un très beau bébé, et devient une jolie petite fille qui ainsi réconforte sa mère dans une position maternelle plus valorisée. Madame raconte : “je me faisais plaisir, je l’habillais comme ma petite poupée !”. Julianne s’est développée normalement. Elle a marché à 12 mois, a été propre à 2 ans, sans aucun problème, puis est entrée à l’école à 3 ans après avoir été en crèche puisque les deux parents -travaillaient. Là, tout le monde trouvait que c’était[...]
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