La grippe de l’enfant a droit de cité depuis une quinzaine d’années, reconnue dans son épidémiologie, ses manifestations cliniques et ses complications. Le point est fait ici sur cette maladie saisonnière annuelle et les mesures de prévention possibles.

Les virus Influenza (fig. 1) [1]

Trois genres A, B et C sont connus, selon les déterminants antigéniques de la nucléoprotéine (NP) et de la protéine de matrice (M). Ils sont à acide ribonucléique (ARN) négatif simple brin et à génome segmenté avec 8 segments distincts pour les virus A et B, 7 pour le virus C. Les virus A sont classés en sous-types, caractérisés par les propriétés antigéniques des glycoprotéines virales de surface, l’hémagglutinine (HA) et la neuraminidase (NA). Deux lignages de virus B co-circulent : Yamagata et Victoria, non catégorisés en sous-types.

Les virus grippaux A sont hébergés en priorité chez les oiseaux (virus aviaires) et chez l’homme (virus humanisés). Les virus humains de type A portent essentiellement à leur surface H0/H1, H2 et H3 (H5, H7 et H9 ponctuellement) et les sous-types N1 et N2. Les virus pandémiques (A exclusivement) forment la troisième catégorie. Le risque pandémique (pour l’homme) est dû à la “primo-infection” d’une population humaine sensible à un nouveau virus à composante aviaire devenu transmissible d’homme à homme. Les virus de types B et C infectent presque exclusivement l’homme.

L’hémagglutinine comporte une tête et une tige. La tête contient la structure antigénique (contre laquelle les vaccins actuels sont préparés). C’est une zone variable, source de mutations fréquentes au niveau de sites immédiatement adjacents au site de liaison au récepteur de la cellule qui reçoit le virus. La substitution d’un seul acide aminé provoque un changement antigénique permettant au virus d’échapper à la réponse[...]

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