Les adolescentes recevant des traitements tératogènes ont-elles de la part des prescripteurs une information adaptée et des conseils sur la contraception ?

0

STANCIL S et al. Contraceptive provision to adolescent females prescribed teratogenic medications. Pediatrics, 2016;137: online.

Il existe peu de données concernant la prescription d’une contraception chez les adolescentes recevant un traitement médicamenteux potentiellement tératogène. Or, le risque de survenue de grossesse existe dans cette population, et il n’est pas négligeable. Quelques études nord-américaines ont montré que le taux de prescription d’une contraception était faible (20-48 %) chez des femmes en âge de procréer recevant un médicament tératogène. La pratique des pédiatres sur ce type de prescription n’a jamais été étudiée.

Le but de ce travail était d’évaluer rétrospectivement, sur une large cohorte d’adolescentes, la prescription combinée agent tératogène-contraceptif.

Les données médicales d’adolescentes, âgées entre 14 et 25 ans, suivies dans un centre hospitalier du Kansas, ayant reçu un des 59 médicaments reconnus comme possédant un possible effet tératogène, ont été recueillies à partir d’un fichier électronique entre janvier 2008 et décembre 2012. Les données démographiques, les caractéristiques des règles et la notion d’activité sexuelle étaient également notées. Concernant le prescripteur, trois types d’interventions étaient recherchées : les conseils et/ou documentations sur une contraception donnés à la patiente, prescription effective d’une contraception ou envoi de la patiente dans un centre référent pour la contraception. La prescription de certains médicaments était associée à la mise en place d’un programme de surveillance fédérale, incluant des lettres d’information et des conseils de prescription. L’adhérence des médecins à ces recommandations était évaluée.

Au cours de la période étudiée, 1 694 filles ont reçu 4 506 médicaments potentiellement tératogènes au cours de 4 172 consultations. Les cinq médicaments tératogènes les plus prescrits étaient le topiramate, le méthotrexate, le diazépam, l’isotrétinoïne et l’énalapril. Les pédiatres prescripteurs étaient par ordre de fréquence spécialisés en neurologie, onco-hématologie et dermatologie. Respectivement, dans ces trois types de spécialités, la question de la contraception était abordée dans 15,6 %, 28 % et 46,9 % des cas. Pour l’ensemble des prescripteurs, le sujet de la contraception était évoqué dans 28,6 % des cas. L’historique des règles et l’activité sexuelle éventuelle des jeunes filles étaient -faiblement documentées. L’âge moyen des adolescentes était de 15,9 ans et 74 % étaient blanches. Certains groupes de patients recevaient plus d’information sur la contraception que les autres :[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.