Les érythèmes fessiers du nourrisson : pourquoi sont-ils rarement dus à une mycose ?

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Les érythèmes fessiers ou dermites du siège représentent un motif fréquent en consultation chez le nourrisson. La cause la plus fréquente est l’irritation de la peau par le contact des urines et des selles. Les autres causes infectieuses, inflammatoires ou carentielles sont plus rares. Le diagnostic est orienté par la topographie, les lésions élémentaires et l’examen général.

1. Les dermites du siège irritatives

Elles constituent l’étiologie la plus fréquente des dermites du siège. Elles résultent du contact prolongé de la peau avec les urines et les selles qui contiennent des enzymes, ce qui entraîne une altération de la barrière cutanée. Cette altération de la barrière cutanée rend la peau plus sensible aux irritants (savon, poudre, détergents) et aux infections.

Les facteurs déclenchants de la dermite du siège irritative sont la diarrhée, un nettoyage insuffisant, la faible fréquence des changements de couche, l’utilisation de couches peu absorbantes, l’utilisation de produits détergents.

Cliniquement, elle se manifeste par une atteinte des convexités avec un respect des plis donnant un aspect en W. Les lésions peuvent être érythémateuses, squameuses, érosives, papuleuses, pustuleuses et nodulaires (fig. 1).
La colonisation microbienne cutanée à Candida, staphylocoque et entérobactéries est souvent associée.

Le traitement des dermites du siège irritatives consiste en un nettoyage par un détergent doux, associé à un rinçage à l’eau et à un séchage par tamponnement. Les couches doivent être changées plus de 6 fois par jour. Une pommade dermoprotectrice comportant du cuivre et du zinc est appliquée à chaque change. Les couches lavables ne sont pas recommandées.

2. Les dermites du siège infectieuses

>>> Les dermites du siège insuffisamment prises en charge peuvent se surinfecter, entraînant des dermites irritatives érosives pustuleuses douloureuses (fig. 2). Dans ce cas, il est possible d’ajouter un antifongique et antibiotique local (ex : mupirocine pommade).

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Université Catholique de LILLE.