Prise de paracétamol pendant la grossesse et risque de survenue d’un trouble de l’attention-hyperactivité chez l’enfant

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Ystrom E et al. Prenatal exposure to acetaminophen and risk of ADHD. Pediatrics, 2017: in press

Le paracétamol est le traitement le plus utilisé en cas de fièvre ou douleur, chez la femme enceinte, 50 à 70 % d’entre elles en consommeraient pendant la grossesse. Or, le médicament traverse le placenta et il est retrouvé dans les urines du nouveau-né à la naissance en cas d’exposition prénatale. Des études de population ont mis en évidence qu’une utilisation prolongée pendant la grossesse pouvait être responsable de trouble de l’attention et d’hyperactivité chez l’enfant. Ces travaux n’ont cependant pas pris en compte un certain nombre de facteurs confondants comme le motif d’utilisation du médicament, une pathologie inflammatoire pouvant elle-même provoquer des anomalies de développement chez le fœtus, la fréquence d’utilisation avant la grossesse, la consommation du médicament par le père avant la conception.

Le but de cette étude norvégienne de population, prospective, était de voir si l’utilisation de paracétamol pendant la grossesse était associée à un trouble de l’attention-hyperactivité (TDAH) chez l’enfant après ajustement sur les facteurs cités ci-dessus.
À partir des registres nationaux de santé publique, les femmes enceintes ont été invitées à participer par mail à l’étude à 18 SA. Des questionnaires concernant la prise de paracétamol et l’évolution de l’enfant étaient envoyés aux familles pendant la grossesse (18 et 30 SA), après l’accouchement, et aux 6 mois, 18 mois et 3 ans de l’enfant. Les données de 112 973 enfants et leurs parents ont pu être étudiées. Les enfants avec un TDAH étaient identifiés grâce à un registre spécifique.

Parmi les 112 973 enfants, 2 246 ont présenté un TDAH. Le diagnostic augmentait avec l’âge, l’estimation cumulative était de 4 % à l’âge de 13 ans. Parmi les femmes enceintes, 46,7 % avaient pris du paracétamol pendant la grossesse ; 27 % au cours du premier trimestre, 16 % au 2e et 3,3 % au cours des 3 trimestres. La consommation de paracétamol avant la grossesse chez la mère était environ comparable à celle du premier trimestre (r = 0,49) et du second et 3e trimestre (r = 0,49). La consommation paternelle était associée à celle de la mère avant et pendant la grossesse (r = 0,18-0,10). Les nouveau-nés exposés en anténatal au paracétamol avaient un risque (hazard ratio) non ajusté d’avoir un TDAH augmenté de 17, 39 et 46 % respectivement après une exposition au 1er, 2e et 3e trimestre. Après ajustement sur l’utilisation du paracétamol avant la grossesse par les parents, le risque familial de développer un TDAH et les indications de prise du traitement, une association modeste était retrouvée lors de l’exposition anténatale au 1er trimestre (HR = 1,07 ; IC 95 % : 0,96-1,19) au 2e trimestre[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.