Quel est le devenir des adolescents ayant eu un bilan cardiaque avant la pratique de football à haut niveau ?

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Malhotra A et al. Outcomes of cardiac screening in adolescent soccer players. N Engl J Med, 2018:379:524-534.

La survenue de mort subite chez le jeune athlète, a priori en bonne santé, interroge sur la stratégie nécessaire avant la pratique d’un sport à haut niveau. En l’absence de registre spécifique sur la mort des jeunes athlètes, l’incidence est difficile à préciser. On estime qu’elle est de l’ordre de 0,5 à 13 morts pour 100 000 athlètes mais les données concernant des athlètes ayant eu au préalable un bilan cardiaque manquent.

L’association anglaise de football a établi un programme de screening cardiaque précis depuis 1997.

Le but de cette étude était de déterminer l’incidence et les causes de morts subites dans une population de footballeurs ayant eu un bilan cardiaque à l’adolescence.

Entre 1996 et 2016, 11 168 athlètes de l’association anglaise de football, dont 95 % étaient des garçons, avec un âge moyen de 16 +/- 1,2 ans ont eu une évaluation cardiaque complète avec le remplissage d’un questionnaire spécifique, un examen clinique, un électrocardiogramme, une échographie cardiaque. En cas de décès, la cause de celui-ci était évaluée à partir du registre de l’association grâce aux données des autopsies.
Pendant la phase d’évaluation, 42 athlètes (0,8 %) ont eu un problème cardiaque identifié pouvant être responsable d’une mort subite (cardiomyopathies hypertrophiques, arythmogènes ou dilatées, des syndromes de QT long, des coronaropathies, des bicuspidies aortiques sévères et des syndromes de Wolff-Parkinson-White) contre indiquant la pratique de sport à haut niveau. De plus, 225 athlètes (2 %) avaient des anomalies congénitales ou valvulaires ayant nécessité des explorations complémentaires et un suivi spécifique.

Après cette évaluation, 23 décès de toutes causes ont été recensés dont 8 d’entre elles (35 %) étaient des morts subites attribuées à une cause cardiaque. Des cardiomyopathies étaient responsables des décès dans 7 cas sur 8 et un trouble du rythme dans l’autre cas. Six de ces patients (75 %) avaient un bilan cardiaque normal lors de l’évaluation initiale même après réévaluation à distance. Les 2 autres athlètes avaient une contre-indication à la pratique du football à haut niveau en raison d’une myocardiopathie diagnostiquée au moment de l’évaluation initiale. Le délai moyen de survenue du décès était de 6, 8 ans. Il y avait un suivi de 118 351 personnes-années au cours de cette période de 20 ans.
Ainsi, l’incidence de survenue d’une mort subite après un screening cardiaque chez des adolescents faisant du sport à haut niveau était de 1 pour 14 794 personnes-années ou 6,8 pour 100 000 athlètes.

Ce travail met en évidence qu’une évaluation initiale permet de détecter la majorité des sujets à[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.