Une photothérapie en période néonatale expose-t-elle à un risque ultérieur de convulsion ?

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Newman T. Childhood seizures after phototherapy. Pediatrics, 2018;142:in press.

La photothérapie est communément utilisée pour traiter l’ictère du nourrisson afin de prévenir la survenue d’un ictère nucléaire. Des travaux ont par ailleurs montré que des élévations plus modérées des taux de bilirubine étaient associées à de possibles troubles du développement neurologique d’où l’intérêt de débuter une photothérapie pour des taux définis selon des abaques spécifiques. La photothérapie a été associée dans quelques travaux à la survenue de maladies comme le diabète ou l’autisme, sans que ces associations soient statistiquement significatives après ajustement sur des facteurs confondants. Récemment, une étude danoise a retrouvé une augmentation significative du risque d’épilepsie après photothérapie chez les garçons.

Le but de ce travail (étude LIGHT) était d’évaluer le risque de survenue de convulsions et d’une épilepsie chez des enfants exposés à une photothérapie après ajustement sur des facteurs confondants.

La cohorte LIGHT a inclus 499 642 nouveau-nés après 35 SA, entre janvier 1995 et décembre 2011, en Californie et suivis plus de 60 jours après la naissance. Les enfants ayant eu une exsanguino-transfusion (1 773) ou ayant eu des convulsions avant 60 jours de vie (1 237) ont été exclus. Les données, concernant le terme, le poids de naissance, l’ethnie, le mode de délivrance, d’éventuels syndromes ou anomalies chromosomiques, une souffrance néonatale, une infection notamment une méningite étaient recueillies. À partir des dossiers des patients et de données électroniques, la survenue d’au moins une crise convulsive et d’au moins une prise d’antiépileptiques étaient recherchées.

Sur les 496 632 enfants de la cohorte, 37 683 (7,6 %) ont eu une photothérapie en période néonatale. L’utilisation de la photothérapie a augmenté au cours du temps passant de 2,4 % en 1995 à 15,9 % en 2011. Le suivi moyen des enfants était de 6,1 ans dans le groupe ayant eu une photothérapie versus 8,3 ans dans le groupe d’enfants sans photothérapie. 3 153 enfants (0,63 %) ont eu au moins un épisode de convulsion avec prise d’anticonvulsivants. Le taux d’incidence de convulsions était de 1,24 pour 1 000 personnes-années dans le groupe photothérapie versus 0,76 dans le groupe non exposé. (IR 1,63 ; IC 95 % : 1,44 – 1,95). Le premier événement survenait en moyenne à 5 ans +/- 4,4 ans. Après ajustement sur la période de naissance, le sexe, l’âge maternel, l’âge gestationnel, les paramètres néonataux, les anomalies morphologiques, les infections et le taux de bilirubine, le Hazard Ratio ajusté (aHR) pour le groupe photothérapie était réduit à 1,22 mais restait significatif (p < 0,009). Dans le modèle ajusté, le taux de bilirubine n’influençait pas le HR. De même,[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.