Colomba C et al. Intestinal involvement in Kawasaki disease. J Pediatr, 2018;202:186-193.
La maladie de Kawasaki est une vascularite touchant les vaisseaux de petits et moyens calibres dont l’étiologie est inconnue. Une atteinte des artères coronaires survient chez 25 % des patients non traités. Elle touche surtout les enfants de moins de 5 ans avec un ratio garçon/fille de 1,7/1. Dans les pays développés, il s’agit de la principale cause de cardiopathie acquise de l’enfant. Le diagnostic repose sur l’existence d’une fièvre depuis plus de 5 jours avec 4 des 5 critères suivants : une atteinte oropharyngée, une hyperhémie conjonctivale bilatérale, une éruption cutanée, des modifications des extrémités, des adénopathies cervicales > 1,5 cm. Cependant, le diagnostic peut être posé devant des formes incomplètes.
Peu de choses sont connues sur les complications digestives de la maladie. Le but de ce travail était de faire une analyse de la littérature concernant l’épidémiologie et les caractéristiques cliniques des patients ayant une atteinte digestive dans le cadre d’une maladie de Kawasaki.
Une recherche a été réalisée à partir des bases de données Pubmed et SCOPUS, les articles traitant d’une atteinte intestinale en cas de maladie de Kawasaki étaient inclus.
Trente-trois articles publiés entre 1979 et 2017 reprenant 48 cas de maladie de Kawasaki avec une atteinte intestinale ont été inclus. La plupart des articles étaient des rapports de cas, il existait 2 séries de 310 et 219 patients dans lesquelles une atteinte intestinale était observée dans 7 et 10 cas.
L’âge moyen des enfants au diagnostic était de 39,5 mois
(+/- 31,1) et l’âge médian de 36 mois (3-54 mois). La fièvre, les douleurs abdominales, les vomissements étaient les signes prédominants au début de la maladie, respectivement dans 82 %, 69 % et 49 % des cas. Une diarrhée était observée dans 29 % des cas et un ictère dans 2 %. Les signes classiques de la maladie de Kawasaki apparaissaient tous après les signes digestifs mais dans 29 % des cas les critères diagnostiques étaient incomplets. Sur les imageries (échographie et/ou scanner abdominal), des signes de pseudo-obstruction (rétrécissement concentrique de la paroi intestinale avec multiples anses dilatées) étaient visualisés dans 77 % des cas. Dans 20 % des cas, une atteinte appendiculaire était présente. On notait également 2 cas d’hémorragie duodénale, 1 cas de colite ischémique, 1 cas d’ischémie mésentérique et 1 cas d’hydrocholécyste. 51 % des enfants ont eu une chirurgie, 10 % ont eu une laparotomie exploratrice, 16 % une résection d’une anse intestinale.
Avec un délai plus ou moins long, tous les patients sauf 3 ont eu un traitement médical, des immunoglobulines seules ou associées à de l’aspirine à fortes doses. L’évolution[...]
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