Immunothérapie orale chez les enfants allergiques à l’œuf

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BURKS A et al. Oral immunotherapy for treatment of egg allergy in chil-dren. NEJM, 2012 ; 367 : 233-243.

Parmi les allergies alimentaires, l’allergie à l’œuf, dont la sévérité est variable, a une prévalence cumulée aux Etats-Unis de 2,6 % par tranche d’âge de 2,5 ans. Des allergies graves peuvent survenir même avec des petites quantités d’œuf cuit (environ 70 mg de protéine d’œuf). Le but de l’immunothérapie orale (IO) développée pour plusieurs autres allergènes alimentaires est d’obtenir à long terme l’acquisition d’une tolérance immune.

Le but de ce travail était de tester l’absence de survenue de réaction allergique “de façon durable” dans le temps. Cela a été étudié par l’absence d’apparition d’allergie significative après la prise de 10 g de poudre de blanc d’œuf et d’un œuf entier cuit après 22 mois d’IO suivie de 4 à 6 semaines de régime sans œuf.

Il s’agit d’une étude multicentrique placebo-contrôlée, randomisée, en double aveugle, réalisée chez des enfants âgés de 5 à 18 ans présentant une allergie à l’œuf et ayant un taux d’IgE spécifique 5 kU. Après randomisation, les enfants ont reçu soit de l’œuf (dose croissante puis maintenance à 2 g par jour), soit un placebo jusqu’à un premier test de provocation oral (TPO) 10 mois plus tard allant jusqu’à 5 g d’œuf. Par la suite, les patients du groupe placebo ont été suivis jusqu’à 24 mois et ont réalisé un 2e TPO si leurs IgE spécifiques étaient < 2kU. Les autres patients ont continué l’IO et ont réalisé un 2e TPO à 22 mois avec 10 g d’œuf. L’IO a été arrêtée 4 à 6 semaines pour les patients ayant réussi ce dernier TPO afin de réaliser un nouveau TPO à 24 mois avec un repas composé d’un œuf entier cuit. Par la suite, les patients ayant réussi ce test ont mangé de l’œuf ad libitum et ont été évalués à 30 et 36 mois. Des prick-tests, l’étude de l’activation des basophiles, les IgE spécifiques et les IgG4 ont été mesurés chez tous les patients.

Sur les 55 patients inclus, âgés en moyenne de 7 ans, 15 ont reçu le placebo et 40 une IO avec de l’œuf. Aucun enfant du groupe placebo et 22 (55 %) du groupe IO à l’œuf n’a réussi le TPO de 5 g de poudre de blanc d’œuf à 10 mois. La dose cumulée médiane consommée était de 5 g dans le groupe IO contre 0,05 g dans l’autre groupe (p < 0,001). Un enfant du groupe placebo ayant des IgE spécifiques à l’œuf < 2kU à 22 mois a donc effectué le 2e TPO de 22 mois sans succès. A l’inverse, 30 enfants (75 %) dans le groupe IO ont effectué ce 2e TPO et 11 ont eu une bonne tolérance. Sur les 22 enfants désensibilisés à 10 mois, 9 (41 %) ont réussi le TPO de 24 mois contre 11 % (2 sur 18 enfants) pour ceux non désensibilisés (p = 0,07). Ces 11 enfants consommaient de l’œuf à ad libitum à 30 et 36 mois sans effet[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.