Une hypertension artérielle (HTA) dans l’enfance augmente le risque de maladie cardiovasculaire et de mortalité à l’âge adulte. La consommation élevée de sel et l’obésité sont des facteurs de risque reconnus d’HTA chez l’adulte. Dans la plupart des études pédiatriques, une association entre la consommation de sel et la tension artérielle (TA) a été mise en évidence.
Le but de cette étude est d’examiner l’association entre la consommation usuelle de sel et la TA, et plus précisément de voir s’il existe une relation entre la consommation de sodium et la survenue d’une HTA en fonction du statut pondéral chez les enfants et adolescents nord-américains âgés de 8 à 18 ans.
A partir des données de la National Health And Nutrition Examination Survey (NHANES) recueillies entre 2003 et 2008, 6 235 sujets ont été sélectionnés après exclusion des individus dont la TA, la taille, le poids n’étaient pas connus et ceux dont le poids était < 5e percentile. L’enquête diététique était réalisée lors d’une évaluation de 24 heures, puis dans 91 % des cas au téléphone 3 à 10 jours plus tard. La TA était prise dans les mêmes conditions pour tous les patients avec un brassard adapté à la taille. La TA était déterminée par la moyenne de 3 mesures. La classification, TA normale, pré-HTA et HTA, dérivait de valeurs moyennes en fonction de l’âge, du sexe et du groupe ethnique, obtenues dans 2 000 centres de santé. Une TA normale correspondait à une tension artérielle systolique (TAS) et une tension artérielle diastolique (TAD) inférieures au 90e percentile pour l’âge, la taille et le sexe. Lorsque les valeurs étaient comprises entre le 90e et le 95e percentile et supérieures au 95e percentile, il s’agissait respectivement d’une pré-HTA et d’une HTA.
Les enfants et adolescents âgés de 8 à 18 ans consommaient en moyenne 3 387 mg de sel par jour. Cette moyenne augmentait avec l’âge. La consommation était plus élevée chez les garçons, les sujets sans surpoids et chez les blancs. La prévalence de l’obésité dans cette population était de 37,1 % et celle de la pré-HTA et de l’HTA de 14,9 %. Après ajustement, la TAS augmentait de 0,097 DS (≈ 1 mmHg) par 1 000 mg de sel quotidien consommé alors que les variations de la TAD n’étaient pas significativement associées à la consommation de sel.
Chez les sujets ayant un poids normal, la TAS ajustée augmentait de 0,022 DS (≈ 0,2 mmHg) par 1 000 mg de sel quotidien consommé alors qu’elle augmentait de 0,141 DS (≈ 1,5 mmHg) chez les sujets obèses.
Sur l’ensemble des individus, la moyenne ajustée de la TAS passait de 106,2 mmHg pour ceux consommant le moins de sel à 108,8 mmHg pour ceux en consommant le plus (p = 0,010). Parmi les obèses, la TAS moyenne passait de 109 à 112,8 mmHg (p = 0,036) alors que chez les sujets de corpulence normale, il n’y avait pas[...]
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