Lodha A, Entz R, Synnes A et al. Early caffeine administration and neurodevelopmental outcomes in preterms infants. Pediatrics, 2019;143:in press.
La caféine est couramment utilisée pour la prévention des apnées du prématuré. Des travaux initiaux ont montré que son administration entre le 3e et le 10e jour de vie diminuait la durée de la ventilation mécanique d’une semaine, le risque de survenue d’une dysplasie bronchopulmonaire (DBP) et augmentait la survie sans atteinte neurologique à 18-21 mois d’âge corrigé. Par la suite, des méta-analyses ont montré que son administration plus précoce améliorait le pronostic des prématurés en termes de réduction de la mortalité, de diminution de la DBP et des morbidités, mais aucun rapport n’a évalué son impact sur le développement neurologique à long terme.
Bien que quelques études aient montré des bénéfices minimes sur l’état cognitif des nourrissons ayant eu une administration précoce de caféine, l’action pharmacologique du médicament entraîne une réduction du débit sanguin cérébral et de possibles convulsions.
Le but de ce travail était d’évaluer le développement neurologique à 18-24 mois de grands prématurés ayant reçu précocement de la caféine.
Il s’agit d’une étude rétrospective d’une cohorte d’enfants nés à moins de 29 SA, entre avril 2009 et septembre 2011, dans une des 26 unités canadiennes de réanimation néonatale. Les enfants nés avec des anomalies congénitales étaient exclus, ceux ayant reçu de la caféine dans les premières 48 h étaient classés dans le groupe “administration précoce”. L’objectif principal était d’évaluer la survenue d’une anomalie du développement neurologique : encéphalopathie, déficit des fonctions motrices, cognitives, auditives ou visuelles et du langage. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer le développement respiratoire, cardiaque et
digestif des prématurés.
Sur les 3 993 prématurés éligibles nés avant 29 SA, 2 108 ont été inclus, 1 545 dans le groupe “administration précoce” de caféine et 563 dans le groupe “administration tardive”. Les caractéristiques maternelles ne différaient pas entre les groupes, en revanche, les prématurés du groupe “administration précoce” étaient moins souvent nés avant 24 SA, et avaient significativement des scores d’Apgar plus élevés et un poids de naissance médian plus important par rapport à l’autre groupe. La durée du traitement par caféine était, comme attendu, plus longue dans le groupe “administration précoce”.
Après ajustement sur les facteurs confondants, le risque de survenue d’une anomalie du développement neurologique était plus faible dans le groupe “administration précoce” par rapport au groupe “administration tardive” en régression logistique (OR ajusté 0,68 ; IC 95 % : 0,50-0,94), et l’incidence[...]
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire