Pathologie rénale dans l’enfance et risque d’insuffisance rénale chez l’adulte

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Calderon-Margalit R et al. History of childhood kidney disease and risk of adult end-stage renal disease. N Engl J Med, 2018;378:428-438.

L’insuffisance rénale chronique (IRC) terminale est un problème de santé publique dont la prévalence augmente. L’identification précoce des personnes à risque de développer une IRC pourrait permettre une prise en charge plus rapide de la maladie. Ainsi, la survenue d’une pathologie rénale dans l’enfance pourrait être un facteur de risque du développement d’une IRC à l’âge adulte. Parmi celles-ci, les anomalies rénales et du tractus urinaires congénitales touchant 0,4 à 4,0 enfants pour 1 000 naissances, les maladies glomérulaires primitives (0,1 à 2,0 cas pour 100 000 enfants par an) ou encore les infections urinaires sont les pathologies les plus fréquentes en pédiatrie ; l’évolution de la fonction rénale à l’âge adulte des enfants ayant eu ces affections est peu étudiée.

Le but de ce travail était d’évaluer l’évolution rénale à long terme (suivi sur 30 ans) d’une cohorte historique de 1 521 501 adolescents avec une fonction rénale normale, ayant eu ou non une pathologie rénale dans l’enfance.

Les données ont été recueillies au sein d’une large cohorte d’adolescents israéliens avec un âge moyen de 17,7 ans (16-25 ans) au moment de leur visite médicale lors de leur enrôlement pour l’armée. Les jeunes avec une pathologie augmentant le risque d’IRC ont été exclus : diabète de type 1, lupus ou autre pathologie rhumatismale, vascularite, cancer, hypertension ou altération de la fonction rénale d’autres causes. Dans la population retenue, 3 198 avaient un antécédent d’anomalies congénitales rénales ou du tractus urinaire, parmi eux, 1 465 avaient eu une intervention chirurgicale (néphrectomie partielle ou complète, pyéloplastie, urétérostomie…). Par ailleurs, 7 231 avaient eu une pyélonéphrite et 8 611 une pathologie glomérulaire résolutive depuis plus d’un an au moment de l’inclusion. Au moment de celle-ci, tous les participants avaient une créatinémie normale, l’absence d’hypertension ou de protéinurie. La survenue d’une IRC terminale était évaluée à partir d’un registre national de dialyse et de transplantation rénale.

Au cours des 46 188 970 personnes-années de suivi (suivi moyen de 30,4 ans), 2 490 participants ont développé un IRC terminale, soit une incidence de 5,39 cas pour 100 000 personnes-années. Les adultes avec une histoire de pathologie rénale dans l’enfance développaient une IRC terminale plus jeunes que ceux sans antécédent (41,6 versus 48,6 ans, p < 0,001). Parmi les 18 592 participants qui avaient une pathologie rénale dans l’enfance, 140 ont développé une IRC terminale. Après ajustement sur le sexe, l’âge, l’année d’enrôlement, l’indice de masse corporelle et la tension[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.