Quel pourcentage de surface corporelle brûlée entraîne un risque vital chez l’enfant ?

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KRAFT R et al. Burn size and survival probability in paediatric patients in modern burn care : a prospective observational cohort study. Lancet, 2012 ; 379 : 1 013-1 021.

Le pronostic de mortalité et morbidité après une brûlure thermique est une préoccupation importante dans la prise en charge des patients brûlés. Une étude des années 1990 retrouvait qu’une brûlure de plus de 40 % de la surface corporelle chez l’enfant était associée à un pronostic péjoratif. Cependant, au cours de ces dernières années, de nouveaux traitements et matériels ont amélioré la prise en charge des patients. Le but de cette étude était donc d’établir un seuil critique d’aire de brûlure corporelle au-delà duquel on observait une augmentation de la mortalité et morbidité et de rechercher une corrélation entre l’évolution des patients et des marqueurs biologiques de dysfonction d’organe.

Cette étude prospective a été menée entre 1998 et 2008 au Texas. La prise en charge des patients consistait en une hydratation selon la formule de Galveston, une excision des tissus brûlés avec autogreffe et une prise en charge nutritionnelle spécifique. L’étude des fonctions hépatiques et rénales ainsi que la mesure des cytokines étaient réalisées chez tous les patients.

Sur la période étudiée, 952 enfants ayant des brûlures dépassant 30 % de la surface corporelle ont été admis dans ce centre spécialisé. Les patients ont été répartis en 7 groupes entre 30 % et 100 % de surface corporelle brûlée selon une augmentation de 10 % de la surface brûlée entre chaque groupe. L’origine eth-nique, le genre et le délai d’admission dans le centre spécialisé n’étaient pas différents selon les groupes.

L’incidence d’inhalation et l’âge des patients augmentaient significativement avec la taille de surface brûlée. La mortalité augmentait significativement chez les patients ayant eu une inhalation (23 % des patients contre 7 % si pas d’inhalation). La durée d’hospitalisation et le nombre d’opérations augmentaient avec la taille de la brûlure. L’incidence des défaillances multiviscérales et des sepsis augmentait significativement en cas de surface brûlée supérieure à 60 %. Les courbes de Kaplan-Meier retrouvaient une augmentation évidente de la mortalité en cas de surface brûlée supérieure à 60 %. Après ajustement selon le sexe, l’âge, le délai d’admission et l’existence d’une inhalation, une surface brûlée supérieure à 60 % était un facteur prédictif de mortalité avec un odds ratio dix fois plus élevé qu’en cas de brûlure inférieure à ce seuil (p < 0,0001). L’existence d’une inhalation augmentait significativement la mortalité quel que soit le groupe. La glycémie et l’insulinémie étaient significativement plus élevées dans les groupes avec brûlures très étendues. Les dépenses énergétiques de repos étaient[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.