Réalisation d’une IRM pendant la grossesse: ya-t-il des conséquences pour l’enfant ?

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Ray J et al. Association between MRI exposure during pregnancy and fetal and childhood outcomes. JAMA, 2016;316:952-961.

En cas de pathologie maternelle pendant la grossesse nécessitant un acte de radiologie, une IRM peut être utilisée pour limiter les effets de l’irradiation sur le fœtus. Celle-ci est jugée sans risque pour le fœtus surtout au 2e et 3e trimestre de grossesse. En revanche, l’innocuité de l’examen au cours du 1ertrimestre – compte tenu des chocs sur les tissus sensibles par des champs de radiofréquence – est moins claire. De même, en dehors du 1er trimestre de grossesse où elle est déconseillée car possiblement tératogène, les conséquences de l’utilisation de gadolinium au 2e et 3e trimestres de grossesse pour l’enfant ont été peu étudiées. Le gadolinium traverse le placenta, est excrété par le rein fœtal dans le liquide amniotique et recircule dans le fœtus. Son utilisation pourrait être responsable d’une fibrose néphrogénique systémique (FNS). Actuellement, le gadolinium n’est utilisé que dans de très rares cas pendant la grossesse.

Le but de ce travail est d’évaluer les effets à long terme d’une exposition à une IRM chez l’enfant pendant le premier -trimestre de grossesse et/ou après utilisation de gadolinium.

Il s’agit d’un travail rétrospectif réalisé entre2003 et2015 au Canada. Deux groupes d’études ont été constitués: lacohorte 1 comprenant les femmes ayant eu une IRM au 1ertrimestre de grossesse et la cohorte 2 constituée de femmes ayant reçu du gadolinium pendant leur grossesse. Pour la cohorte 1, les enfants étaient suivis jusqu’à l’âge de 4ans: une mort fœtale après 20 SA ou néonatale avant 28 jours de vie, -l’existence d’une anomalie congénitale hors anomalies chromosomiques, la survenue d’une néoplasie, un déficit sensoriel étaient recherchés. Pour la cohorte 2, la survenue d’une FNS-like avec atteinte inflammatoire cutanée et/ou articulaire était aussi colligée.

Sur les 1424105 grossesses de la période d’étude, 5654femmes ont eu une IRM, 1737 ont été incluses dans la cohorte 1 et 397 dans la cohorte 2. Ces deux cohortes ont été comparées aux 1418451 grossesses sans IRM. Le taux de prématurité était de 9% dans la cohorte 1, 14% dans la cohorte 2 versus 7% dans le groupe contrôle. Ces examens étaient réalisés respectivement en moyenne à 5,8 SA et 10,1 SA dans la cohorte 1 et 2. Parmi les femmes ayant eu une IRM avec gadolinium, 13% avaient eu une autre IRM sans gadolinium au cours de la grossesse.

  • Dans la cohorte 1, il y avait 10,9 pour 1000 décès in utero ou dans le premier mois de vie versus 6,9 pour 1000 dans le groupe contrôle. Après ajustement, le risque[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.