Psychiatrie

Dossier : Psychiatrie de l'enfant
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Les crises non épileptiques psychogènes (CNEP) sont des manifestations paroxystiques d’allure neurologique, non volontaires, évoquant le diagnostic de crise d’épilepsie, sans activité anormale cérébrale à l’électro-encéphalogramme (EEG), sans autre cause somatique, sous-tendues par des mécanismes psychologiques. Comme les autres troubles fonctionnels, les CNEP constituent un défi pour les médecins somaticiens : défis diagnostic et thérapeutique, aussi bien pour les neurologues que pour les psychiatres. Chez les enfants, les CNEP peuvent prendre d’autres formes cliniques que celle de la crise généralisée. Le diagnostic en est encore plus important, en raison des effets délétères des médicaments antiépileptiques inutiles, et du meilleur pronostic après prise en charge. Cependant, l’association fréquente avec des crises épileptiques neurologiques complique encore ces situations. Le diagnostic repose essentiellement sur les enregistrements vidéo-EEG, bien que cette méthode lourde ne soit pas facilement disponible.

Dossier : Psychiatrie de l'enfant
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Le repérage des symptômes dépressifs chez l’enfant nécessite de les différencier des difficultés émotionnelles transitoires, fréquentes dans des situations de changements. Bien que les symptômes dépressifs soient identiques quel que soit l’âge, l’humeur irritable et les problèmes de comportement qui en découlent sont très souvent aux premiers plans chez les plus jeunes. Les facteurs environnementaux d’adversité sont le plus souvent multiples, fréquemment entretenus par les problèmes de comportement de l’enfant déprimé, et pouvant s’étendre aux domaines de sa vie.
Si de nombreuses psychothérapies ont montré leur efficacité sur les symptômes dépressifs chez l’enfant, certaines composantes semblent primordiales : reconnaître et valider les affects dépressifs, encourager une élaboration individuelle sous forme narrative plus ou moins soutenue par des médiations adaptées à l’âge, soutenir des représentations parentales (sans banalisation, ni dramatisation), et enfin s’appuyer sur les ressources extra-familiales.

Dossier : Psychiatrie de l'enfant
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L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une technique de psychothérapie en vogue pour le traitement du psychotraumatisme. Parfois, elle permet en effet une disparition rapide des symptômes d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cependant, chez l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte, dépendants de leurs parents, l’EMDR doit nécessairement être intégrée dans un cadre de psychothérapie plus large, prenant en compte les relations et appartenances de l’enfant.
Un préalable indispensable est de vérifier que la sécurité de l’enfant est assurée !
Dans les situations de traumas complexes, où le patient a subi des agressions répétées de la part de proches dans son enfance, il présente souvent des troubles dissociatifs, qui nécessitent une conceptualisation plus élaborée, l’EMDR étant, dans ces cas, utilisée tardivement avec de multiples précautions.
Dans tous les cas, la transmission aux patients, quel que soit leur âge, de techniques d’autostabilisation est importante, permettant de rendre au patient du pouvoir sur ses troubles sans recourir aux psychotropes.

Dossier : Psychiatrie de l'enfant
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Dans tous les pays occidentaux, on constate une importante augmentation des troubles psychiatriques chez les jeunes, depuis 2020 : quelles peuvent en être la ou les causes ?

>>> En tout cas, il ne s’agit pas de l’augmentation de l’offre pédopsychiatrique, contrairement aux hypothèses des gouvernements successifs en France, qui estimaient pouvoir réduire les dépenses d’assurance maladie en réduisant le nombre des médecins : le nombre de pédopsychiatres en France reste dramatiquement insuffisant, que ce soit à l’hôpital, en institution ou en libéral, malgré les alertes successives aux pouvoirs publics.

Revues générales
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La situation de handicap d’un enfant a un retentissement sur l’ensemble de sa famille. L’objectif principal de ce travail est d’évaluer l’impact familial résultant de la situation de handicap d’enfants suivis en CAMSP à l’aide de deux questionnaires remplis lors d’un entretien oral avec les parents (FICD + 4 et mini-Zarit).
Cette étude descriptive met en évidence des impacts négatifs dont les plus importants sont le stress chronique, les contraintes de temps et l’impact sur l’activité professionnelle. Ces deux derniers sont corrélés au nombre de rendez-vous de l’enfant. Il en résulte un épuisement significatif chez une majorité de parents. On note également un score d’impact positif qui reflète les ressources positives internes des parents.
Cette évaluation de l’impact familial a permis aux parents un temps d’écoute privilégié et une prise de conscience de leur épuisement. Elle a enrichi les concertations en équipe au CAMSP permettant des adaptations du projet de soin de l’enfant.

Revues générales
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Bon nombre de situations cliniques organiques sont révélées principalement par une symptomatologie psychiatrique chez l’enfant. Nous rapportons le cas d’une jeune fille ayant présenté un trouble du comportement avec apparition brutale de tics moteurs à la suite d’une infection streptococcique non traitée. Le syndrome du PANDAS a été retenu devant des signes cliniques, para cliniques et psychiatriques. L’évaluation clinique rigoureuse permet d’éviter l’errance diagnostique et la mise en place d’une prise en charge précoce et adaptée.

Revues générales
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Le pédiatre a une place centrale auprès des familles ayant un enfant porteur d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA), avant et après le parcours diagnostic. Le neurodéveloppement est un processus dynamique, influencé par des facteurs génétiques et environnementaux : biologiques, socioculturels, éducatifs et affectifs. C’est ce processus qui est impacté dans les TSA. Dès les premiers mois de grossesse et de façon répétée, le pédiatre a comme mission de procurer aux parents une information claire et compréhensible sur le neurodéveloppement de l’enfant et de repérer ses atypies. Il va leur apporter une écoute attentive et établir avec eux un partenariat effectif dans les soins et l’éducation de leur enfant à risque ou atteint d’un TND, avec ou sans TSA.
Le pédiatre va prescrire et coordonner des soins précoces pour soutenir le développement cérébral de leur enfant, pour l’aider dans ses apprentissages et pour réduire les “surhandicaps”.
Il a aussi de nombreuses missions concernant des demandes d’aides sociales et d’orientation.

Revues générales
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L’expression psychique des enfants polyhandicapés est très difficile à décoder. Les auteurs décrivent la complexité du sujet, qui résulte des déficiences multiples de ces enfants (cognitives, motrices et sensorielles), mais aussi des perturbations importantes des interactions précoces parent/enfant, avec une carence du holding et du handling, et un défaut de pare-excitations. Une attention particulière doit être portée au langage corporel spécifique de ces enfants et à la perturbation de leur conscience d’eux-mêmes. Une attention est portée aux modifications des interactions parent-enfant, modifications liées aux sentiments complexes et ambivalents des parents, faits de culpabilité et de désir de mort, ainsi qu’aux conséquences sur le développement psychique de l’enfant. La connaissance de tous ces aspects peut aider les professionnels qui s’occupent de ces enfants à mieux décoder leur expression psychique.

Analyse bibliographique
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Les effets secondaires associés aux traitements pour les troubles de l’attention/hyperactivité (TDAH) sont des facteurs importants influençant le clinicien et les parents dans la prescription. L’efficacité et la sécurité d’emploi de ces traitements ont été analysés dans des essais randomisés chez l’enfant d’âge scolaire et chez l’adolescent. Chez le jeune enfant, actuellement, les recommandations pratiques de prise en charge sont un traitement comportemental en première ligne. Cependant, la majorité des enfants de cette tranche d’âge reçoivent un traitement médicamenteux soit par méthylphénidate, soit par agonistes α2-adrénergiques à libération immédiate (A2A), comme la clonidine et la guanfacine. Les effets secondaires, notamment de ce dernier traitement, sont peu connus à cet âge.

Revues générales
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L’instabilité psychomotrice est une situation clinique fréquente en clinique infanto-juvénile. Cette entité a été longtemps reliée à un seul diagnostic, celui du trouble d’attention avec hyperactivité (TDAH). Cependant, il s’agit d’un concept trans nosographique relatif à un ensemble large d’étiologies organiques, environnementales et psychiatriques. L’évaluation clinique minutieuse s’impose afin d’éviter les errances diagnostiques, les prescriptions abusives et les circuits de soin non adaptés aux besoins de l’enfant.

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