Nous avons passé quelques mois extraordinaires… Ce printemps 2020 a imposé à une grande partie de la population mondiale un “confinement” à domicile pour éviter une dangereuse propagation de la pandémie de COVID-19. Peu d’entre nous y étaient préparés, pas plus nous – médecins, psychiatres, psychothérapeutes d’enfants – que nos patients.
Chacun a réagi en fonction de son âge et de ses expériences de vie à cet événement qui a pu constituer pour certains un traumatisme difficile à surmonter. Pour obéir aux décrets et protéger leurs patients comme eux-mêmes, la majorité des pédopsychiatres et psychothérapeutes d’enfants ont suspendu leurs consultations en “présentiel” (et certains, comme moi, ont découvert ce mot !). Ne plus se voir, ne plus se rencontrer, ne plus rencontrer nos petits patients, ni leurs parents : les abandonner ? Ou, comme me l’a affirmé un collègue, “leur faire confiance pour savoir se débrouiller sans nous” ?
Monique Josselin-Gorce a tout de suite commencé à téléconsulter avec des enfants jeunes qui, pour certains, avaient déjà subi de lourdes pertes dans leur vie. J’ai vu les jeunes enfants que je suivais disparaître dans la nature (au sens propre… parfois pour revenir en urgence quelques semaines plus tard !), mais ai eu une importante activité avec des adolescents et même des demandes nouvelles par téléconsultations en cours de confinement. Nous avons ainsi acquis une expérience dans cette pratique.
Depuis quelques années, nous avions vu passer quelques études anglo-saxonnes sur les téléconsultations, sans y porter trop d’attention [1, 2]. L’une comme l’autre, nous avions déjà recouru aux téléconsultations dans des situations exceptionnelles. Mais nous n’avions jamais pensé y recourir systématiquement.
Que pouvons-nous tirer de notre expérience forcée de 3 mois de téléconsultation qui puisse nous être utile dans l’avenir ?
Avec les enfants
Dès le début du confinement, j’ai été amenée à proposer des rendez-vous par téléconsultation pour des enfants de l’aide sociale à l’enfance (ASE) que je voyais dans leurs familles d’accueil. J’ai ainsi pu expérimenter la faisabilité des séances en téléconsultation avec de jeunes enfants dès l’âge de 4 ans. Pour chaque enfant, des modalités spécifiques ont donc été mises en place suivant l’âge et l’utilisation ou non de l’EMDR. En effet, l’EMDR se prête particulièrement bien au suivi en visioconférences chez les enfants comme chez les adultes.
À[...]
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