Facteurs de risque et évolution des cancers cutanés hors mélanomes chez l’enfant et l’adolescent

0

Huang JT, Coughlin CC, Hawryluk EB et al. Risk factors and outcomes of nonmelanona skin cancer in children and young adults. J Pediatr, 2019;211:152-158.

Chez l’adulte, l’exposition solaire chronique est le principal facteur de risque de développement d’un cancer cutané. Ces cancers sont rares chez l’enfant et surviennent surtout dans un contexte d’hérédité ou de patho­logies congénitales favorisantes. Chez l’adulte et dans de petites séries pédiatriques, l’utilisation de traitements immunosuppresseurs, voriconazole, chimiothérapie et radiothérapie augmente le risque de cancers cutanés.

Le but de cette étude multicentrique était d’évaluer les caractéristiques des cancers cutanés survenant dans l’enfance et leur évolution et d’identifier d’éventuels facteurs de risque associés.

Il s’agit d’une étude rétrospective cas-contrôle multicentrique nord-américaine ayant repris, à partir de registres spécifiques, les dossiers des patients de moins de 20 ans ayant présenté un cancer baso ou spinocellulaire entre janvier 1995 et juin 2015. Les sujets contrôles étaient des patients ayant été vus dans un service de dermatologie pour une autre cause qu’un cancer, ils étaient appariés sur l’âge et le sexe. Les antécédents médicaux et les éventuels traitements reçus étaient colligés. Chez les enfants ayant présenté un cancer, l’histologie, la prise en charge et l’évolution étaient rapportées.

124 enfants et adolescents ont été identifiés avec un cancer cutané, 40 avec au moins un cancer spinocellulaire, 95 avec au moins un cancer basocellulaire, 11 avec les 2 types de cancer et 9 enfants avec un mélanome en plus d’un autre cancer cutané. L’âge moyen du diagnostic était de 14,1 ans pour les enfants avec un cancer spinocellulaire (28 % des enfants avaient moins de 10 ans) et 12,2 ans pour les enfants avec un cancer basocellulaire (44 % avaient moins de 10 ans). Sur tous les cas de cancers, 70 % des enfants avaient des facteurs génétiques (syndrome des hamartomes basocellulaires, syndrome de Bloom, xeroderma pigmentosum et déficit immunitaire), des lésions cutanées préexistantes ou une exposition iatrogène (immunosuppression prolongée, chimiothérapie, radiothérapie) favorisant la survenue d’un cancer cutané. Chez ces enfants, les cancers survenaient plus tôt, en moyenne à 9,2 ans versus 15,4 ans en l’absence facteurs favorisants. Le délai moyen entre l’apparition de la lésion cutanée et le diagnostic de cancer était de 9 mois (0-127).

Une immunosuppression prolongée et un traitement par voriconazole étaient associés à la survenue d’un carcinome basocellulaire, 30 % des cas versus 0 % des contrôles (p = 0,0002) et 15 % versus 0 % (p = 0,03) respectivement. Un traitement par chimiothérapie et radiothérapie était[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.