
Pourquoi ?
Pourquoi la nuit ? Pourquoi la peur ? Pourquoi la colère ? Pourquoi la guerre ? Pourquoi la mort, c’est pour toujours ? Pourquoi je…

Les rotavirus
Alors que de nombreux virus entériques avaient été découverts dans les années 1950-1960, aucun germe connu n’était encore identifié en 1973 dans plus de 20 % des gastroentérites aiguës (GEA) [1]. Cette année-là, Ruth F. Bishop, virologue australienne, identifiait en microscopie électronique de nouvelles particules virales de la famille des Reoviridae dans les cellules épithéliales duodénales d’enfants atteints de GEA [2]. La pathogénicité de ces nouveaux virus semblait attestée par le fait qu’ils n’étaient plus identifiés après guérison des enfants et n’étaient retrouvés sur aucune biopsie duodénale d’enfants sains [2]. En 1974, la même équipe identifiait ces virus dans les selles d’enfants atteints de GEA [3], puis ces virus étaient observés dans de nombreux pays sur tous les continents et se révélaient ubiquitaires, très répandus chez de nombreux mammifères ou certains oiseaux. Le nom initialement proposé par Ruth F. Bishop était “duovirus” en raison de la localisation duodénale et de la double capside [1]. Le nom de “rotavirus” a été retenu plus tard sur suggestion de Thomas H. Flewett en raison de leur structure en rayon de roue (rota en latin) [4].

Dernières recommandations sur la prise en charge de l’infection néonatale bactérienne précoce : ce qu’il faut retenir
Depuis 2001, la mise en place en France du dépistage systématique du portage vaginal du streptocoque du groupe B (SGB) et de l’antibioprophylaxie per-partum a permis de réduire l’incidence des infections néonatales précoces à SGB. En 2017, une actualisation de la prise en charge de l’infection néonatale bactérienne précoce (INBP) a été publiée. Les principaux éléments à retenir de ces nouvelles recommandations qui concernent les nouveau-nés de plus de 34 semaines d’aménorrhée sont présentés dans cet article.
Ces recommandations introduisent quelques changements importants : les prélèvements bactériologiques de naissance (liquide gastrique, prélèvements périphériques) ne sont plus recommandés, un nouveau-né asymptomatique à risque d’INBP doit bénéficier d’une surveillance clinique standardisée en maternité et, enfin, l’antibiothérapie probabiliste est réservée aux nouveau-nés symptomatiques après prélèvement d’une hémoculture.

Peut-on prévenir les SHU post-diarrhée ?
Le nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) déclarés en 2017 a été de 167, c’est le record depuis le début de la surveillance nationale en 1996.
Les aliments porteurs d’Escherichia coli sécréteurs de vérotoxines qui sont la cause de la maladie sont principalement les viandes et les produits laitiers. Les actions de prévention ne peuvent donc concerner que la chaîne alimentaire du producteur au consommateur. La prévention à la source repose exclusivement sur le dépistage des Escherichia coli sécréteurs de vérotoxines dans les lots alimentaires avant leur commercialisation.
L’épidémie de SHU en région Rhône-Alpes en avril 2019 et les 167 cas de SHU déclarés en 2017 démontrent amplement que le système de surveillance microbiologique des aliments au niveau national est toujours une vraie passoire. Les mesures de protection individuelle pour les enfants de moins de 15 ans restent donc les seuls moyens de contrôler l’endémie française et ont été diffusées sur le site de Santé publique France.

Étonnement, émerveillement
L’étonnement est souvent pour l’enfant la découverte de quelque chose d’extraordinaire, de singulier, d’inattendu ; la révélation d’une réalité qui lui échappe et le conduit à se poser des questions qui si souvent nous interpellent.

Transfusions périopératoires et risque thromboembolique chez l’enfant
L’incidence annuelle des accidents thromboemboliques – thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire – augmente significativement chez les enfants et nouveau-nés hospitalisés. Les globules rouges ont un rôle physiologique d’hémostase mais sont également associés aux pathologies thrombotiques. Les changements qualitatifs et quantitatifs des globules rouges peuvent jouer sur l’hémostase et les phénomènes thrombotiques par modification de la viscosité, par leur déformation, leur agrégation, l’expression de protéines d’adhésion et le relargage de microparticules. Les culots globulaires (CG) souvent transfusés au cours d’une intervention chirurgicale induisent un état pro-inflammatoire qui peut contribuer au développement de thromboses. Il existe une association significative chez les patients adultes. Il n’existe aucune donnée chez l’enfant et le nourrisson.

Intérêt des antiémétiques dans les gastroentérites aiguës
Les gastroentérites aiguës (GEA) sont extrêmement fréquentes en pédiatrie et sont sources de nombreuses visites médicales et hospitalisations. La diarrhée est souvent au premier plan mais les vomissements sont courants et peuvent limiter la réhydratation orale, aggraver une déshydratation et entraîner une hospitalisation. Dans la plupart des cas, le soluté de réhydratation orale (SRO) est suffisant et la plupart des sociétés savantes ne recommandent pas l’utilisation d’antiémétiques, notamment en raison de leurs effets secondaires. Cependant, certains auteurs ont montré une efficacité de l’ondansétron ou du métoclopramide sur la diminution des vomissements et le risque d’hospitalisation. Plusieurs essais randomisés comparant des antiémétiques versus un placebo ont été réalisés ces 10 dernières années mais aucune synthèse n’a été faite.

E-cigarette : pourquoi ne faut-il pas la banaliser ?
L’usage de la cigarette électronique chez les adolescents est préoccupant pour plusieurs raisons. Premièrement, les cigarettes électroniques contiennent des produits chimiques, dont
certains sont des cancérogènes connus. De nouvelles preuves suggèrent également que la vapeur de cigarette électronique peut avoir des effets cardiovasculaires, métaboliques et pulmonaires négatifs.
Beaucoup d’adolescents déclarent utiliser des e-liquides avec de la nicotine. La nicotine est très
addictive : initiée avant 18 ans, cette addiction a de forts risques de durer plusieurs dizaines d’années.
Malgré les restrictions de vente, les adolescents n’ont aucune difficulté à se procurer des
e-cigarettes. À ce stade, il est légitime de discuter de la persistance en vente libre de la vape. Mais interdire ou prescrire ? Dans la mesure où la seule utilité éventuelle de la vape est le sevrage
tabagique, il paraît légitime de restreindre son accès à la pharmacie, sur prescription.

Syndrome oral aux PR 10, toujours bénin ?
Les allergies croisées pollens/aliments sont responsables d’un syndrôme oral (SO) le plus souvent bénin et sont majoritairement liées aux pollens de bétulacées via les protéines PR 10. Le SO est de plus en plus fréquent chez l’enfant en raison de l’augmentation des rhinites allergiques saisonnières, elles-mêmes liées au réchauffement climatique.
Nous rapportons quelques observations pédiatriques d’anaphylaxie à des protéines de type PR 10 (noisette, kiwi, soja et céleri), remettant en cause la classique bénignité des réactions allergiques aux PR 10. Nous soulignons les facteurs ayant favorisé la réaction : présence de cofacteurs favorisant l’anaphylaxie (tel un effort, un état infectieux, une prise de médicaments, un stress, etc.), quantité importante d’allergènes absorbée ou nature de l’allergène (céleri).

Le syndrome PFAPA de l’enfant
Le syndrome PFAPA, acronyme pour Periodic Fever Adenitis Pharyngitis Aphtous ou
syndrome de Marshall, est une maladie auto-inflammatoire d’étiologie inconnue, débutant principalement chez l’enfant de moins de 5 ans. Ce syndrome se définit par l’association d’épisodes récurrents de fièvre et de différents signes inflammatoires touchant la sphère ORL, survenant le plus souvent de façon stéréotypée et avec une périodicité régulière.
Le traitement est symptomatique : anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes à la demande, plus exceptionnellement amygdalectomie. La régression spontanée survient en quelques mois ou années et son pronostic global est très bon.

Le syndrome d’hyperventilation : une manifestation fonctionnelle respiratoire à connaître
Le syndrome d’hyperventilation est une manifestation fonctionnelle respiratoire fréquente chez le grand enfant et l’adolescent, en particulier la fille. Il comprend une variété de symptômes somatiques et psychologiques affectant plusieurs systèmes, en lien avec une hyperventilation physiologiquement inappropriée survenant le plus souvent après un facteur déclenchant comme l’effort. Responsable d’un handicap respiratoire, il est associé à un asthme dans 20-40 % des cas.
Son diagnostic repose sur un interrogatoire, un examen clinique minutieux et le remplissage d’un questionnaire de Nijmegen. La réalisation d’une épreuve d’effort cardiopulmonaire ou d’une épreuve d’hyperventilation peut permettre de reproduire les symptômes. Le diagnostic n’est retenu qu’après des explorations complémentaires visant à ne pas méconnaître un diagnostic différentiel. Sa prise en charge est multidisciplinaire et repose sur la kinésithérapie respiratoire, le soutien psychologique et la prise en charge de l’asthme associé.