Pneumologie

L’année pédiatrique 2024
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Des pédiatres français ont publié dans le New England Journal of Medicine [1] une étude prospective multicentrique sur l’efficacité de l’anticorps monoclonal nirsévimab contre les hospitalisations, lors de sa 1re saison de commercialisation en France en septembre 2023. Cette étude a inclus 1 035 nourrissons âgés de moins de 1 an, entre octobre et décembre 2023 : 690 avaient été hospitalisés pour bronchiolite à VRS, et 345 patients contrôles avaient été hospitalisés pour une infection autre que liée au VRS. Au total, 8 % des nourrissons VRS + avaient reçu le nirsévimab, vs 28 % des patients contrôles non VRS. Ils concluent que l’efficacité estimée du nirsévimab contre l’hospitalisation due au VRS est de 83 %.

Revues générales
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L’édition 2024 du Congrès francophone d’allergologie, dont nous résumons les principales acquisitions et interrogations, a été, comme toujours, riche en nouveautés avec, comme fil conducteur, “L’allergie à travers les âges” : auto-injecteurs dans tous les établissements scolaires ? Eczéma de contact de plus en plus fréquent chez les enfants < 3 ans, régime alimentaire chez la femme enceinte, la prévalence des allergies diminue-t-elle avec l’âge ? Allergies alimentaires, nouvelle cause de harcèlement scolaire, 30 % des anaphylaxies induites par l’alimentation et l’exercice physique associées à des cofacteurs, guêpes polistes en France dans le Sud mais aussi dans le Nord. En dehors des revues classiques et des discussions du type “pour” ou “contre”, le CFA 2024 était riche en communications affichées, dont certaines deviendront certainement des faits cliniques insolites ou des revues critiques.

L’année pédiatrique 2023
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Nous l’attendions tous, Sanofi et AstraZeneca l’ont fait. Le “vaccin” anti-VRS, ou plus exactement anticorps monoclonal anti-VRS à demi-vie prolongée, a fait irruption le 15 septembre en France, après plusieurs mois d’annonces. Les ordonnances étaient prêtes, les parents surmotivés grâce aux publicités accrues sur la dangerosité de la bronchiolite à VRS. Et la nouvelle tombe dès la 1re semaine : rupture de stock. Idem en Europe et aux États-Unis. Les stocks prévus ont été sous-estimés par rapport à la quasi-totale adhésion parentale, qui n’était pas facile à prévoir. C’est là tout le paradoxe français : après les parents d’adolescents prêts à falsifier des carnets de santé pour ne pas vacciner leur progéniture contre le COVID, on aurait pu penser qu’il en serait de même pour le nirsévimab, d’autant que se sont les bébés qui sont ciblés.

Revues générales
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La mucoviscidose est une maladie génétique incurable et mortelle affectant en France 7 500 patients. Les mutations du gène CFTR conduisent à la production d’un mucus déshydraté et visqueux qui altère les fonctions respiratoire et digestive. Le dépistage néonatal, les traitements symptomatiques, jusqu’à la greffe pulmonaire, ont permis d’en améliorer peu à peu le pronostic. Depuis une douzaine d’années ont été développés des modulateurs du canal CFTR. En 2021, l’association de deux correcteurs et d’un potentiateur (Kaftrio) a été commercialisée en France. Elle permet, avec un bon profil de sécurité, d’améliorer spectaculairement fonction respiratoire et qualité de vie chez les patients porteurs d’une ou deux mutations F508del (83 % en France), dès l’âge de 6 ans. Leur impact sur l’espérance de vie suscite beaucoup d’espoir. Malheureusement, tous les patients ne sont pas éligibles à cette médecine de précision.

Revues générales
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Les maladies infectieuses respiratoires occupent une grande partie de l’activité pédiatrique. Les investigations microbiologiques sont nécessaires mais il est impossible de corréler une expression clinique à un germe. Un germe identique, bactérie ou virus, peut, selon l’hôte, avoir une expression paucisymptomatique, induire une maladie de gravité variable, voire rester asymptomatique. De même, deux germes différents peuvent induire une même sémiologie clinique, radiologique ou biologique.
Les biais épidémiologiques sont nombreux et, en premier lieu, une surreprésentation des études hospitalières au détriment des études en soins primaires qui, quantitativement, prennent en charge la grande majorité des enfants.
L’identification microbienne est essentielle, y compris au plus près du patient en temps réel, orientant les prises en charge en limitant l’utilisation des antibiotiques, donc l’acquisition d’antibiorésistance. Il est nécessaire de soutenir l’application de mesures préventives et, en premier lieu, la vaccination, voire une immunoprophylaxie ciblée.

L'année pédiatrique 2022
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En cette fin d’année 2022, nous allons faire un tour d’horizon des épidémies hivernales et d’un traitement prophylactique très attendu, parler d’asthme, un tout petit peu de la COVID-19, redécouvrir l’échographie pulmonaire, chercher des solutions pour améliorer l’air que respirent nos enfants, et se (re)mettre au sport. Vaste programme, c’est parti !

Analyse bibliographique
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Environ 23 000 nourrissons par an sont hospitalisés aux États-Unis pour une détresse respiratoire aiguë nécessitant une ventilation mécanique invasive. Dans la littérature, les prématurés et les adultes avec des comorbidités font partie des populations à risque de complications. En revanche, il existe peu de données concernant l’évolution neurologique à la sortie d’hospitalisation des enfants n’ayant pas d’antécédents en période néonatale hospitalisés pour une détresse respiratoire aiguë.

Analyse bibliographique
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Chez l’adulte, les apnées du sommeil sont associées à un risque cardiovasculaire, des changements du diamètre des carotides ont été observés. Chez l’enfant, les conséquences d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) sur la fonction artérielle ne sont pas claires. Des variations de la pression artérielle et des modifications du ventricule gauche avec une hypertrophie et/ou une dysfonction ont déjà été décrites. En revanche, les effets d’un SAOS sur le diamètre et la fonction des carotides ont été peu étudiés et les résultats sont parfois discordants.

Analyse bibliographique
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L’asthme est une pathologie pédiatrique fréquente. 5 à 10 % des enfants asthmatiques ont une maladie caractérisée comme sévère avec un risque de dégradation progressive de la fonction respiratoire. Une inflammation de type 2 est prédominante dans l’asthme de l’enfant avec la production de cytokines de type IL4, 5 et 13 responsables de l’activation des éosinophiles, de la production d’IgE, d’une augmentation de la fraction expirée de monoxyde de carbone (FeNO) et de la production de mucus.

Revues générales
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L’asthme de l’adolescent est une maladie chronique fréquente, prise en charge par un traitement inhalé en cas de symptômes associé éventuellement à un traitement inhalé quotidien. Depuis 2019, le GINA (Global Initiative Against Asthma) a inclus dans ses recommandations de prise en charge de l’asthme persistant léger la possibilité d’utiliser l’association corticostéroïdes inhalés (CSI) + formotérol comme traitement de secours seul ou comme traitement de secours et de fond. Auparavant, le traitement de secours était toujours les bronchodilatateurs de courte durée d’action, les CSI étant réservés au traitement de fond.
Ce nouveau schéma thérapeutique repose sur des preuves scientifiques solides et doit être une possibilité de traitement chez l’adolescent, tout en favorisant l’observance grâce à l’adhésion du patient via une bonne éducation thérapeutique.

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