Un traitement par hormone de croissance entraîne-t-il un risque plus important de scoliose à l’adolescence ?

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Ziv-Baran T, Modan-Moses D, Zacay G et al. Growth hormone treatment and the risk of adolescent scoliosis: a large matched cohort study. Acta Paediatrica, 2023;112:1240-1248.

La scoliose est la déformation rachidienne la plus fréquente chez l’enfant et l’adolescent, elle est dite idiopathique dans 80 % des cas. Ces dernières surviennent à l’adolescence, elles concerneraient 2-3 % des jeunes entre 10 et 18 ans avec un ratio fille/garçon de 10:1 pour les angulations supérieures à 30°. L’étiologie est multifactorielle, comprenant des facteurs génétiques, environnementaux, biomécaniques. Le système endocrine pourrait jouer un rôle, les scolioses survenant à l’adolescence lors des modifications rapides du milieu hormonal. Ainsi, l’hormone de croissance serait impliquée dans le développement ou la progression d’une scoliose. Des études ont montré des pics de sécrétion de GH plus importants chez des adolescentes avec une scoliose progressant au moment de la puberté par rapport à un groupe d’adolescentes sans scoliose.

Le but de ce travail était de voir si une association existait entre un traitement par hormone de croissance et le développement d’une scoliose à l’adolescence par rapport à un groupe témoin.

Les données d’enfants âgés de 10 à 18 ans traités par rhGH à partir de 2013 pendant au moins 6 mois ont été extraites d’un registre de santé israélien. Ces adolescents ont été comparés à un groupe témoin sans scoliose issu de la population générale adhérent à une mutuelle israélienne. L’appariement était réalisé avec un ratio 5:1 selon l’âge, le sexe, le statut socio-­économique. Les enfants dont le diagnostic de scoliose était fait avant 6 mois de traitement par rhGH ont été exclus, de même que les enfants présentant une maladie neuromusculaire ou un syndrome neurologique connu. Le traitement par rhGH était mis en place pour un RCIU, un syndrome de Turner, une petite taille idiopathique, un syndrome de Prader-Willi, une insuffisance rénale chronique, un syndrome du grêle court.

Au total, 1 314 patients (56 % de garçons) recevant de la rhGH ont pu être inclus. L’âge moyen d’initiation du traitement par rhGH était de 11,1 ± 2,4 ans. Une petite taille idiopathique (52 %) et un déficit en GH (44 %) étaient les indications les plus fréquentes. Au cours du suivi, 59/1 314 (4,5 %) des patients traités par rhGH et 141/6 570 (2,1 %) des témoins présentaient une scoliose. L’âge médian du diagnostic de la scoliose était identique entre les deux groupes respectivement à 14,7 ans (13,6-16,2) vs 14,3 ans (12,8-15,5) dans le groupe traité et non traité par rhGH (p = 0,095). Il y avait une prédominance de scoliose chez les garçons traités par rhGH (69 %) par rapport aux filles (p = 0,021), alors qu’il n’y avait pas de différence[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.