Auteur Dutau G.

Allergologue-pneumologue-pédiatre.

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L’allergie au Ficus benjamina affecterait de 5 à 10 % des personnes exposées aux ficus, aussi bien les atopiques que les non-atopiques. Les allergènes de F. benjamina sont perannuels, présents dans la poussière de maison des sols moquettés, surtout à proximité de ces arbustes dans un rayon de 3 m. Les symptômes sont modérés (rhinite, conjonctivite) à plus sévères (asthme) ou même graves (anaphylaxie). L’allergie semble plus fréquente chez les sujets atteints de rhinite allergique vis-à-vis des pneumallergènes usuels.
Le diagnostic est facile devant l’interrogatoire qui recherche la présence de ficus dans la maison, l’anamnèse qui précise les circonstances de survenue et la positivité des prick tests et des dosages des IgE sériques spécifiques (Rast k81). Il faut rechercher des sensibilisations/allergies croisées avec les autres types de ficus, la figue, divers fruits et le latex d’Hevea brasiliensis. Le syndrome “ficus-figue” devrait être dénommé “ficus-fruit” en raison de la diversité des fruits impliqués, l’allergène croisant étant une cystéine protéase.
Le seul traitement est l’éviction allergénique. On conseille de ne jamais placer un ficus dans une chambre à coucher et il ne faut jamais dormir à côté d’un ficus !

L'année pédiatrique 2019
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En 2019, comme tous les ans, l’actualité allergologique a été très riche, de sorte que la sélection des thèmes présentés peut paraître un peu arbitraire. Néanmoins, l’œsophagite à éosinophiles, l’allergie au blé, l’into­lérance au blé/gluten non cœliaque, les interventions nutritionnelles précoces, l’actualité persistante des applications pour smartphones, le syndrome oral et le risque d’anaphylaxie qui lui est associé demeurent des sujets toujours débattus.

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Les comorbidités de la rhinite allergique sont de trois types : celles qui sont liées au fait que plusieurs comorbidités surviennent sur la muqueuse respiratoire dont plusieurs caractéristiques plaident en faveur d’une certaine unicité (asthme, sinusite) ; celles qui surviennent à une certaine distance du nez (conjonctivite, otite séreuse), affections régionales qui ont une relative indépendance ; celles qui sont une conséquence de la rhinite comme les altérations de la qualité de vie, les troubles du sommeil, l’anxiété, les apnées du sommeil, les anomalies bucco-dentaires, l’obésité, etc.
En pratique, pour n’envisager que la comorbidité principale, on peut soutenir que la rhinite allergique et l’asthme sont deux expressions d’un trouble respiratoire commun, même si l’on peut décrire des particularités pour ces deux affections. Presque tous les asthmatiques ont une rhinite allergique et le traitement soigneux de la rhinite améliore le contrôle de l’asthme.

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Depuis quelques années, les nouvelles technologies se sont multipliées pour aider les patients à mieux gérer les symptômes de leurs maladies chroniques. En prenant d’abord l’exemple de la rhinite allergique nous pouvons mesurer l’importance de ce phénomène, sa diffusion à de nombreuses pathologies, et tenter d’en évaluer les conséquences possibles.
Un recul plus important est nécessaire pour estimer la place des applications pour smartphones dans la prise en charge des maladies chroniques, en particulier pour l’asthme et les allergies. L’analyse de la littérature montre que le principal intérêt de ces applications est du domaine de l’éducation thérapeutique. Il faut privilégier celles conçues avec l’aide des médecins, en collaboration avec les patients.

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L’anaphylaxie est au centre des préoccupations des allergologues. La gestion de l’anaphylaxie ne s’améliore pas malgré la publication d’un très grand nombre de recommandations, partout dans le monde, en particulier sur son diagnostic, l’utilisation de l’adrénaline IM (seul traitement de l’anaphylaxie) dont l’utilisation est pourtant facilitée par l’existence de stylo auto-injecteurs.
Malgré ces recommandations les médecins, en particulier les urgentistes, continuent à utiliser à plus de 80 % les antihistaminiques H1 et les corticoïdes par voie générale qui ne sont pas des traitements de l’anaphylaxie.
Une acquisition importante des dernières années et que l’allergie au lait de vache est beaucoup plus polymorphie qu’on ne l’imaginait et qu’elle ne se résume pas aux formes IgE-dépendantes et non IgE-dépendantes : l’individualisation du SEIPA et sa reconnaissance de plus en plus fréquente est un acquis important de ces dernières années. L’ITO est également un thème majeur et, bien qu’il persiste encore des inconnues, c’est un traitement d’avenir pour les patients atteints d’AA mais probablement pas pour tous, en particulier les individus qui en ont le plus besoin : ceux atteints de formes sévères d’AA.

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Si, naguère, il convenait de distinguer l’anaphylaxie (pour désigner les réactions systémiques IgE-médiées) et les réactions anaphylactoïdes (pour se référer à un événement clinique similaire mais non-IgE-médié), cette distinction n’a plus cours. L’OMS recommande d’utiliser les termes d’anaphylaxie allergique (médiées par un mécanisme immunologique : IgE, IgG, complexes immuns, système du complément) et d’anaphylaxie non allergique (pour se référer à une réaction non-immunologique).
La fréquence de l’anaphylaxie a augmenté et, chez l’enfant, elle a même triplé au cours des dernières années. Malgré des estimations variables, l’anaphylaxie peut être biphasique dans environ 5 % des cas, ce qui fait recommander de garder sous surveillance les patients admis en USI pendant 12 heures (24 heures pour certains). Les causes les plus fréquentes sont les aliments chez l’enfant, les médicaments et les piqûres d’insectes chez les adultes.
Deux points forts sont à souligner :
– en situation d’urgence, l’adrénaline est le seul traitement de première intention de l’anaphylaxie, avant l’admission en USI, les anti-H1 et les corticoïdes étant des mesures de seconde intention ;
– en USI, l’adrénaline est le seul traitement de première intention de l’anaphylaxie, les anti-H1 et les corticoïdes étant des mesures de seconde intention.

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Le CFA 2018 (17-20 avril) a permis d’aborder de nombreux sujets concernant les allergies alimentaires (AA), de plus en plus fréquentes, ainsi que les AA sévères (anaphylaxies alimentaires) dont l’incidence est en augmentation depuis une dizaine d’années, dans les pays développés, et comme cela a été démontré récemment en France.
La sélection de cette revue comporte :
– les allergies multiples et leurs risques de réactions aiguës graves ;
– les nouvelles études épidémiologiques françaises sur l’anaphylaxie en réanimation pédiatrique ;
– les allergies à l’arachide et à la noix de cajou ;
– plusieurs allergènes émergents comme les insectes consommés, le fenugrec, le galanga, la tétragone ;
– l’induction de tolérance à la pomme ;
– les probiotiques et leur utilité en prévention de l’allergie ou comme traitement curatif ;
– l’allergie aux viandes rouges et les sensibilisations au carbohydrate galactose-α-1,3-galactose
(alpha-Gal).
D’autres sujets auraient pu être abordés, en particulier les allergies à de nombreux compléments alimentaires comme les compléments protéinés ou la spiruline, ainsi que quelques nouveautés sur l’immunothérapie alimentaire, ses techniques et ses voies. Nous y reviendrons.

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Au cours de la première année de vie, un enfant sur deux présente des épisodes de sifflements respiratoires (wheezing), mais seuls 20 % continueront à siffler par la suite. De nombreuses études, en particulier l’étude ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood) déclinée en plusieurs phases, indiquent que la prévalence cumulée de l’asthme se situe autour de 9-10 % en France. Les asthmologues pensent que l’asthme n’est pas une “maladie autonome” mais un syndrome – “le syndrome asthmatique” – englobant plusieurs affections (endotypes) ayant des mécanismes physiopathologiques particuliers et des associations à facteurs environnementaux et génétiques. Toutefois, ces endotypes sont encore mal définis et les spécialistes recherchent plutôt des phénotypes particuliers dont l’identification pourrait déboucher sur des traitements mieux ciblés.
Les symptômes d’asthme varient spontanément avec le temps chez le même patient. Sauf cas d’espèce, il est recommandé de ne pas évaluer la sévérité de l’asthme sur une seule estimation.
Le diagnostic de l’asthme repose sur des critères simples et précis, cliniques et biologiques, que l’on peut réunir dans un “index de prédiction de l’asthme” (API). L’API doit ainsi permettre d’éviter tout à la fois le “sur-diagnostic” de l’asthme mais le “sous-diagnostic” est au moins aussi important.

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Les inhibiteurs de la pompe à protons sont responsables de réactions d’hypersensibilité immédiate ou retardée. Certaines d’entre elles (anaphylaxies, toxidermies) sont sévères, potentiellement létales. Compte-tenu de la forte prescription de ces médicaments, la fréquence des réactions indésirables pourrait augmenter d’autant que, sous leurs formes légères à modérées, elles peuvent être méconnues.
Toute réaction d’hypersensibilité aux inhibiteurs de la pompe à protons nécessite leur arrêt et la consultation rapide d’un allergologue. Leur structure chimique explique les modalités des réactions croisées : réactivité croisée générale (réactions croisées entre tous les inhibiteurs de la pompe à protons) ; réactivité croisée partielle par analogie structurale (entre oméprazole et pantoprazole mais pas au lansoprazole ; entre lansoprazole et rabéprazole mais pas à l’oméprazole ni au pantoprazole) ; absence de réactivité croisée. La prise d’inhibiteurs de la pompe à protons (lansoprazole) pourrait compromettre le contrôle de l’asthme. Une induction de tolérance orale serait possible dans les allergies IgE-dépendantes.