L’asthme et l’allergie alimentaire (AA) sont deux pathologies qui interfèrent de façon très étroite. La perception par les asthmatiques du rôle des aliments comme déclencheurs de leurs crises est élevée. Les études précises, basées en particulier sur les tests de provocation par voie orale montrent que l’AA peut être est la cause d’un asthme dans moins de 6 % des cas. Par contre, la fréquence de l’AA associée à l’asthme est plus importante, autour de 20 % des cas. Il faut penser à une AA devant tout asthme non amélioré par un traitement correct, s’il existe des symptômes extra-respiratoires (urticaire, symptômes digestifs, eczéma, allergies multiples) et si le patient est fortement atopique.
La présence d’une IgE-réactivité isolée (PT et/ou dosages d’IgEs positifs) est fréquente, sans valeur diagnostique pour l’AA. L’AA est un facteur de risque d’asthme aigu grave. Inversement, l’asthme est un facteur de risque d’AA grave pouvant mettre la vie en jeu. Parmi les facteurs de risque d’AA potentiellement mortelle, il faut insister sur la présence d’un asthme sous-jacent et la sous-utilisation de l’adrénaline, victime d’un ostracisme persistant malgré les recommandations régulièrement émises.