Allergologie

Dossier : Allergologie
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L’APLV est sur-diagnostiquée. De nombreux symptômes ne devraient pas faire évoquer une APLV, comme les troubles fonctionnels intestinaux isolés (coliques, reflux) ou la dermatite atopique répondant aux dermocorticoïdes. L’APLV médiée par le lait de mère est exceptionnelle. Le test d’éviction-réintroduction à visée diagnostique sur une période courte de 2 à 4 semaines est requis le plus souvent. L’éviction des PLV à visée thérapeutique doit se prolonger pendant au moins 3-6 mois et/ou jusqu’à l’âge de 9-12 mois. Les formules de substitution sont les hydrolysats extensifs de lait de vache et les hydrolysats de riz en première intention, et les formules à base d’acides aminés pour les APLV les plus sévères. L’éviction du lait de vache seul chez la mère allaitante est rarement nécessaire. Après 1 an, la réintroduction peut suivre une échelle de lait cuit ou non cuit, sur une période plus ou moins rapide. Dans l’objectif de diminuer le risque d’APLV, les compléments donnés transitoirement pendant les premiers jours de vie sont à proscrire.

Dossier : Allergologie
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Incontestablement, depuis au moins deux décennies, l’allergologie fait partie des domaines de la pédiatrie courante les plus constamment en évolution, aussi bien sur le plan du diagnostic que celui de la thérapeutique, aussi bien dans le champ de l’allergie respiratoire que ceux de l’allergie alimentaire, médicamenteuse ou cutanée.
De ce fait, les besoins de mise à jour des connaissances des pédiatres sur ce sujet, à l’instar de ce qu’on constate par exemple en vaccinologie, sont constants et importants.
C’est pourquoi Réalités Pédiatriques sollicite pour ses lecteurs, de manière régulière, l’éclairage des meilleurs spécialistes en allergologie. Qu’ils en soient une nouvelle fois remerciés !

Analyse bibliographique
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Les allergies alimentaires affectent, aux États-Unis, 8 % des enfants et 10 % des adultes et plus de 30 % d’entre eux ont des allergies multiples. Leurs prises en charge reposent sur des évictions alimentaires et des traitements d’urgence lors des expositions accidentelles. La qualité de vie est souvent décrite comme altérée, notamment socialement. L’immunothérapie orale (ITO) peut induire une désensibilisation dans le cas de certaines allergies mais les réactions indésirables sont fréquentes. Ainsi, des nouvelles stratégies sont nécessaires pour réduire les risques de réactions graves et améliorer la qualité de vie chez ces patients. L’omalizumab est un anticorps monoclonal qui bloque les IgE. Il est utilisé pour les asthmes allergiques de l’enfant de plus de 6 ans, les urticaires et rhinosinusites avec polypes nasaux chroniques chez l’adolescent et l’adulte. Des études ont montré que ce traitement combiné à l’ITO pouvait diminuer l’incidence et la sévérité des réactions allergiques.

Revues générales
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La plupart des enfants étiquetés allergiques aux bêtalactamines le sont à tort. Les enfants étiquetés allergiques reçoivent des antibiotiques alternatifs, souvent moins efficaces et à spectre plus large. Leur morbidité infectieuse est accrue et ces enfants sont plus à risque de présenter une antibiorésistance. Il est donc important de les désétiqueter. Les réactions adverses aux bêtalactamines s’évaluent par leur chronologie et leur nature. Les réactions retardées bénignes sont les plus fréquentes. Elles sont explorées par tests de provocation directs, c’est à dire sans bilan allergologique préalable. Toutes les autres réactions nécessitent une évaluation allergologique.

L’année pédiatrique 2023
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Le nombre des actualités et celui des nouveautés en allergologie se maintient à un niveau très élevé car l’incidence des allergies, toutes formes confondues, reste toujours importante, voire augmente. Cette situation est surtout associée à la fréquence accrue des AA, qui se maintient, années après années. De plus, de nouveaux allergènes apparaissent et leur nature biochimique est minutieusement précisée1. Sur le plan professionnel, l’exploration des AA, souvent difficile, en particulier lorsqu’elles sont multiples chez le même patient, est devenue une branche de l’allergologie, au point que le diagnostic est souvent porté dans des Centres Experts, dont le nombre est de plus en plus important. Il en existe au moins un dans la plupart des régions, sinon des grandes villes de France. Il est démontré que les allergies, en particulier la RA et les AA, peuvent débuter au cours des premiers mois de la vie, décrites alors sous l’appellation “Allergies des Tout-Petits”, notion récente que l’étude LEAP a bien attestée [1-4].

Revues générales
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Les prick tests (PT) sont des examens de réalisation courante en allergologie, en pratique hospitalière et privée. Ils sont faciles à réaliser, indolores et fiables. Ils peuvent être effectués chez les jeunes nourrissons, pour autant que la peau réagisse aux témoins positifs et ne réagisse pas au témoin négatif (glycérine) ce qui indiquerait un dermographisme empêchant leur interprétation. Plus sûrs, les PT ont remplacé les intradermoréactions (IDR), parfois responsables de réactions systémiques. Toutefois, au cours des 10-20 dernières années, des réactions systémiques/anaphylactiques ont été décrites après les PT, surtout vis-à-vis des aliments. Bien que ces cas soient rares, de fréquence estimée à 0,05 à 0,08 p. 1 000 patients, les médecins doivent en connaître la possibilité et savoir les prévenir. Les PT doivent être effectués par un personnel rompu à leur réalisation, dans un environnement spécialisé, disposant de tous les moyens de traitement de l’urgence. Parmi les recom­mandations indiquées dans cette revue, l’une des plus importantes, en particulier en allergologie alimentaire, est d’éviter d’effectuer simultanément un nombre trop important de tests.

Dossier : Allergies alimentaires
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Les auto-injecteurs d’adrénaline (AIA) permettent une injection d’adrénaline de façon sécurisée, ergonomique, à une posologie adaptée, par tous, y compris pour des non-soignants, en cas d’anaphylaxie. Il existe des recommandations concernant la prescription des AIA et le respect des posologies rapportées au poids du patient. À l’occasion de cette prescription, une éducation thérapeutique a minima doit être réalisée : fournir une conduite à tenir d’urgence écrite en cas de réaction allergique, formuler certaines recommandations pratiques concernant l’usage des AIA, réaliser une démonstration à l’aide d’un AIA factice et la faire pratiquer par l’enfant et sa famille.
Des innovations sont nécessaires pour optimiser l’utilisation des AIA, sécuriser encore davantage son usage en le rendant plus fiable et plus ergonomique.

Dossier : Allergies alimentaires
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Le syndrome d’allergie pollen-aliment, parfois indûment appelé syndrome oral, peut, dans certains cas, se manifester par des réactions sévères, voire des anaphylaxies. L’approche diagnostique via l’allergologie moléculaire permet de comprendre les allergies croisées, de prédire leur sévérité, d’adapter le régime d’éviction (aliment cuit/cru, fruits pelés…) et de prescrire la trousse de secours adéquate.

Dossier : Allergies alimentaires
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La gestion de l’allergie alimentaire (AA) à l’arachide a longtemps été basée sur les évictions allergéniques, logiques pour les allergologues, et sur des tentatives de prévention chez les mères enceintes ou allaitantes et leurs nourrissons.
L’étude LEAP a montré que : 1) le risque d’AA à l’arachide est particulièrement élevé chez les nourrissons âgés de moins d’1 an, souffrant d’eczéma sévère et/ou d’allergie à l’œuf ; 2) l’introduction précoce de protéines d’arachide entre les âges de 4 et 11 mois entraîne une réduction significative du risque de développer une AA à l’arachide chez les nourrissons atteints d’eczéma sévère et/ou d’allergie à l’œuf. Les tentatives d’immunothérapie ont commencé au milieu du xxe siècle par des cas anecdotiques impliquant des allergies au poisson, à l’œuf, au LDV, et surtout à l’arachide. Les centres experts en allergologie alimentaire ont utilisé l’ITO, principalement à l’arachide (allergène de plus en plus fréquent depuis une quarantaine d’années). Parmi ces immunothérapies, il faut citer l’ITS-SC à la noisette qui a multiplié par 5 ou plus la quantité de noisette tolérée.

Dossier : Allergies alimentaires
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La prévalence des allergies alimentaires continue de croître, suscitant de multiples travaux et des recommandations itératives pour tenter d’en freiner l’évolution. Les raisons de cette progression ne sont pas parfaitement connues, même si la théorie hygiéniste demeure la principale hypothèse. Certains alarmistes évoquent la pollution ou l’ultra-transformation des aliments pour séduire les adeptes de leur courant idéologique, bien qu’aucune preuve scientifique concrète ne puisse l’étayer.