Cardiologie

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Les troubles du rythme cardiaque en pédiatrie sont largement dominés par les tachy­cardies. Il s’agit pour la très grande majorité d’entre eux de tachycardie supraventriculaire d’origine jonctionnelle réciproque ou par réentrée intranodale. Le traitement médicamenteux est généralement efficace. Les tachycardies ventriculaires sont rares mais potentiellement graves. Selon l’âge de l’enfant, le diagnostic sera fait fortuitement, devant la présence de signes d’insuffisance cardiaque ou à l’anamnèse. Un antécédent de mort subite familiale doit faire rechercher une cause génétique (cardio­pathie structurelle ou canalopathie) chez tous les apparentés au premier degré. Enfin, le diagnostic de trouble du rythme doit être fait à l’ECG. Un ECG normal en dehors de la crise n’élimine pas un réel trouble du rythme. Plusieurs examens permettent d’augmenter la sensibilité de l’ECG, ils seront prescrits par le cardiopédiatre en fonction du contexte clinique.

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L’hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire (MCV) qui est une première cible d’intervention à l’âge adulte. Plusieurs sociétés savantes de cardiologie pédiatrique préconisent un dépistage de l’HTA dès l’enfance mais la prise en charge ultérieure est souvent mal établie et l’intérêt d’un traitement précoce n’est pas toujours bien documenté pour prévenir une MCV. L’épaississement de l’intima-média (EIM) de la carotide indique un remodelage vasculaire précoce avec un risque de MCV ultérieures.

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Certains facteurs périnataux et expositions durant les 1 000 premiers jours augmenteraient le risque cardiovasculaire (CV) plus tard dans la vie. L’athérosclérose est un processus qui commence dès la période fœtale avec la formation de lésions de l’intima des parois artérielles. La mesure de l’épaisseur de l’intima-média par échographie est un examen non invasif réalisé au niveau de l’artère carotide. Cependant, la mesure de l’épaisseur de l’intima-media de l’aorte abdominale (IMAO) pourrait être un marqueur plus sensible chez l’enfant et l’adolescent car les changements structuraux de l’aorte apparaissent plus précocement que ceux de la carotide.

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En 2015, la société européenne de cardiologie a publié des recommandations de prise en charge des péricardites aiguës et récurrentes de l’adulte. Une adaptation pédiatrique a été proposée mais les données sur certains médicaments sont manquantes dans cette population. Ainsi, les AINS représentent le traitement de première ligne dans les formes aiguës avec des faibles doses de colchicine. Associée à ce dernier traitement, une corticothérapie systémique est préconisée en 2e intention. En cas d’échec, plusieurs traitements peuvent être tentés, des hautes doses d’immunoglobuline, de l’azathioprine, des agents biologiques. Parmi ceux-ci, les inhibiteurs de l’IL1 comme l’anakinra (antagoniste des récepteurs de l’IL1) semblent efficaces en cas de corticodépendance ou de résistance à la colchicine.

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Les cardiopathies congénitales nécessitent une prise en charge chirurgicale ou interventionnelle dans 50 % des cas. Leur anatomie et leur histoire naturelle déterminent le degré d’urgence d’intervention de la naissance jusqu’à l’âge adulte. Certaines cardiopathies mènent rapidement au décès sans intervention en période néonatale, pendant que d’autres seront diagnostiquées en l’absence de symptômes à l’adolescence ou à l’âge adulte.
L’objectif de leur prise en charge est d’intervenir au bon moment afin de permettre la survie, si elle est menacée, ou de prévenir les complications à court, moyen ou long terme : l’insuffisance cardiaque par hyperdébit, cyanose chronique, dilatation ou hypertrophie ventriculaire par surcharge barométrique ou volumétrique, l’hypertension artérielle pulmonaire et, enfin, les troubles du rythme et la défaillance cardiaque tardive.

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La cardiomyopathie hypertrophique obstructive de l’enfant est une cardiomyopathie rare mais potentiellement grave. Elle peut se révéler par un tableau d’insuffisance cardiaque chez le nourrisson ou par une syncope ou une dyspnée d’effort chez l’enfant et l’adolescent. L’échographie cardiaque permet de poser le diagnostic et le bilan diagnostique permet d’en préciser l’étiologie, notamment sarcomérique par mutation génétique.
Les bêtabloquants permettent une amélioration fonctionnelle et une baisse du risque rythmique, mais une stratification du risque de mort subite est nécessaire afin de sélectionner les patients les plus sévères. Les indications de défibrillateur implantable ou d’une chirurgie correctrice restent rares en pédiatrie. L’éviction du sport et le conseil génétique familial sont des éléments essentiels de la prise en charge.

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L’échographie cardiaque est un examen non invasif, non douloureux, non irradiant et d’une grande précision pour évaluer la morphologie et la fonction du cœur. Aussi, la tentation de sa prescription chez un enfant n’ayant pas de pathologie cardiaque connue est forte devant tout signe qui pourrait faire craindre une cardiopathie. Pourtant, l’interrogatoire et l’examen clinique soigneux permettent bien souvent d’écarter une pathologie cardiaque devant des situations fréquentes telles qu’un souffle cardiaque, une douleur thoracique, des palpitations, un malaise ou une syncope.
Nous détaillerons, pour l’ensemble des situations cliniques qui font suspecter une atteinte cardiologique, les éléments qui justifient ou au contraire qui écartent la nécessité d’une échographie cardiaque.

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Bien que rare, la myocardite virale de l’enfant est une cause significative de mortalité et de morbidité. Les adénovirus et les entérovirus sont principalement en cause, mais d’autres virus sont maintenant identifiés grâce à la PCR. Le diagnostic clinique précoce de myocardite est un véritable défi, car les premiers symptômes peuvent être discrets, trompeurs et non spécifiques, simulant des infections virales communes de l’enfant. Le risque majeur est la survenue d’une insuffisance cardiaque grave, voire fulminante, réclamant une prise en charge urgente en soins intensifs.
En cas de choc cardiogénique réfractaire au traitement habituel, l’assistance circulatoire est indispensable à la survie de l’enfant. Passé le cap critique, l’évolution est en général favorable, mais une myocardiopathie dilatée peut persister à long terme. Les immunoglobulines et les corticoïdes pourraient être bénéfiques, mais des études plus solides manquent pour évaluer l’intérêt réel de ces traitements.

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Chez l’enfant, la découverte de l’hypertension artérielle (HTA) par une de ses complications n’est pas exceptionnelle, avec alors un potentiel de gravité élevé. La mesure de la pression artérielle (PA) fait partie de l’examen clinique de l’enfant et doit être systématique après 3 ans, malgré les difficultés de la technique chez le jeune enfant. Les seuils de PA élevée et d’HTA sont définis en fonction du sexe, de l’âge et de la taille de l’enfant. L’HTA de l’enfant est, dans la majorité des cas, secondaire.
Les signes de retentissement ou l’HTA menaçante doivent être recherchés et traités en urgence. Le suivi et l’introduction d’un traitement antihypertenseur se fera ensuite par le néphropédiatre ou le cardiopédiatre.

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La maladie de Kawasaki est une vascularite systémique fébrile qui touche principalement les enfants de moins de 5 ans. Il existe une inflammation au niveau des vaisseaux artériels de taille moyenne, notamment les coronaires, avec un risque de complication à type d’anévrysme dans 25 % des cas en l’absence de traitement. L’objectif est de mettre en place un traitement dans les 10 premiers jours de la maladie avec, en première ligne, la perfusion d’immunoglobulines (Ig). Cependant, 20 % des patients sont réfractaires à ce traitement. Une 2e perfusion d’Ig est préconisée, voire l’administration de méthylprednisone, de cyclosporine, de méthotrexate ou d’infliximab. Ce dernier traitement, utilisé principalement dans les affections chroniques inflammatoires, a été approuvé au Japon en 2015 dans le traitement des formes réfractaires de la maladie de Kawasaki, cependant les effets sur sa sécurité d’emploi et son efficacité sont limités.

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