
“Marche doucement car tu marches sur mes rêves” (William Butler Yeats)
De l’imaginaire aux réalités… ou l’inverse.
L’enfant est un vrai rêveur pour lequel l’impossible est souvent naturel. À sa rencontre, l’adulte retrouve, comme un refuge, un imaginaire presqu’oublié.

Intérêt d’un diagnostic précoce des troubles du spectre autistique : étude comparative entre des centres de proximité et un centre expert
L’errance diagnostique dans le trouble du spectre autistique (TSA) retarde une prise en charge adaptée. Notre objectif était d’évaluer l’intérêt des centres de diagnostic du TSA dans le parcours de soins des patients conjointement suivis en neuropédiatrie. Nous avons comparé deux groupes avec un TSA suspecté ou établi adressés dans le service de neuropédiatrie : l’un issu du centre de diagnostic l’Entretemps se situant dans l’hôpital et l’autre issu des centres de proximité alentours nommé “Hors Entretemps”. Le critère de jugement principal était la prise en charge médico-sociale et éducative à 2 ans du suivi.
Les patients de l’Entretemps étaient davantage suivis dans une structure médico-sociale adaptée à 2 ans du suivi. Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative en termes de scolarité. Un diagnostic de TSA établi en centre de 3e ligne est associé à une prise en charge médico-sociale plus adaptée, comparé aux centres de proximité.

Plaies cutanées et cicatrisation chez l’enfant : l’essentiel
La cicatrisation normale suit quatre phases dites “vasculaire”, “inflammatoire”, “de réparation tissulaire” et “de maturation de la cicatrice”. Une cicatrice normale n’évolue plus après 18-24 mois.
Quels que soient la profondeur, l’étendue, le site et le mécanisme d’une plaie, un milieu humide est nécessaire pour optimiser la cicatrisation. Une fois que la plaie est épidermisée, des massages peuvent permettre d’améliorer l’aspect cicatriciel, en en réduisant la rétractibilité et la fibrose. Une prévention solaire évite aussi l’hyperpigmentation post-inflammatoire.

Dis-moi ce que tu ne manges pas ou du carême au véganisme
Les pratiques ascétiques sont au cœur des processus d’identification et illustrent les processus psychiques qui nous permettent de nous nourrir, car manger suppose d’incorporer mais aussi de digérer et d’assimiler. La viande est l’aliment le plus encadré de toutes les cultures en raison de la peur d’introduire en soi la mort ou le tempérament de l’animal, mais aussi de la compassion psychologique ou philosophique vis-à-vis des animaux et du sentiment de culpabilité quant à la mise à mort de l’animal.

Pot de verts contre pot de fer
Dans ce numéro de Réalités Pédiatriques, le remarquable article d’Alain Burtscher “Dis-moi ce que tu ne manges pas ou du carême au véganisme” nous éclaire sur les raisons qui poussent certains individus à faire de la viande un bouc émissaire idéal.

Risque de cancers familiaux : impact sur le mode et la qualité de vie des adolescents ?
La découverte d’un test génétique BRCA1/BRCA2+ chez un membre de la famille va entraîner une cascade de dépistage chez les apparentés asymptomatiques plus jeunes. Les adolescent(e) s se savent donc potentiellement à risque de développer un cancer du sein, de l’ovaire ou d’autres cancers à l’âge adulte. Quelques études antérieures ont montré que certaines adolescentes modifiaient leur mode de vie. Il y a cependant peu de travaux sur l’impact psychologique à court et long terme.

La maladie et la personne. Histoire d’une rencontre
Dans un livre paru récemment Pour une médecine humaine. Étude philosophique d’une rencontre, Gérard Reach transmet ses inquiétudes à propos d’une médecine qui, confrontée à la multiplication de techniques nouvelles d’examens dont les résultats ne seraient pas “accompagnés”, pourrait perdre de son humanité.

Un traitement par dapsone pour les douleurs abdominales réfractaires associées au purpura rhumatoïde
Le purpura rhumatoïde est une vascularite systémique touchant les petits vaisseaux, caractérisée par un dépôt d’IgA périvasculaire. Il s’agit de la vascularite la plus fréquente à l’âge pédiatrique, touchant essentiellement la peau, les articulations, le rein et le tube digestif. Dans 65 % des cas, les patients ont des douleurs abdominales et/ou des vomissements, 30 % ont une hémorragie digestive. En cas de douleurs abdominales sévères et persistantes, une corticothérapie prolongée peut être utilisée mais chez certains enfants celle-ci est inefficace et chez d’autres la réponse n’est que partielle. En cas d’occlusion prolongée, la nutrition parentérale est souvent la seule alternative.

Formes digestives des migraines
Les syndromes migraineux à expression digestive correspondent à des accès paroxystiques de douleurs (migraine abdominale) et/ou vomissements (syndrome de vomissements cycliques), séparés par des intervalles libres prolongés. Ils touchent préférentiellement l’enfant, avec un retentissement fonctionnel important.
Un lien épidémiologique et physiopathologique les rattache à la migraine classique et leur traitement s’en rapproche. Leur diagnostic est purement clinique. Les traitements disponibles sont nombreux mais, du fait d’un substrat physiopathologique polymorphe, aucun n’a une efficacité systématique.

Utilisation des formules à base d’acides aminés contenant des symbiotiques chez les nourrissons allergiques aux protéines du lait de vache : effets cliniques
L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) concerne 2 à 5 % des nourrissons européens. Dans les formes les plus sévères comme l’anaphylaxie, le retard de croissance ou le non-amendement des symptômes sous hydrolysat extensif de PLV et à défaut d’allaitement maternel, les formules à base d’acides aminés (FAA) sont une alternative nécessaire pour la mise en place du régime d’éviction des PLV.

La recommandation vaccinale contre les infections à rotavirus
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande la vaccination contre les rotavirus (RV) de tous les nourrissons âgés de 6 semaines à 6 mois (publication sur le site de la HAS le 23 juin 2022) [1]. Plus précisément, Il s’agit d’une levée de la suspension (émise en 2015) de la précédente recommandation de 2013. Cet article rappelle les caractéristiques des RV, de leur transmission, de leur pathogénicité, le fardeau et l’épidémiologie de ces infections, la nature des deux vaccins, leur efficacité en vie réelle et leur balance bénéfice/risque favorable, et enfin détaille les recommandations de la HAS.