
“Marche doucement car tu marches sur mes rêves” (William Butler Yeats)
De l’imaginaire aux réalités… ou l’inverse.
L’enfant est un vrai rêveur pour lequel l’impossible est souvent naturel. À sa rencontre, l’adulte retrouve, comme un refuge, un imaginaire presqu’oublié.

Quoi de neuf en pneumologie pédiatrique ?
En cette fin d’année 2022, nous allons faire un tour d’horizon des épidémies hivernales et d’un traitement prophylactique très attendu, parler d’asthme, un tout petit peu de la COVID-19, redécouvrir l’échographie pulmonaire, chercher des solutions pour améliorer l’air que respirent nos enfants, et se (re)mettre au sport. Vaste programme, c’est parti !

Quoi de neuf en ORL pédiatrique ?
Cette année a lieu le renouvellement de la labellisation des réseaux maladies rares par le ministère de la Santé. C’est l’occasion de faire le point sur toutes les actions menées ces cinq dernières années, de préciser les difficultés et les besoins et de définir les objectifs à viser.

Quoi de neuf en nutrition pédiatrique ?
Cette année, la production bibliographique en nutrition pédiatrique s’est surtout enrichie de recommandations qui ont permis de corriger, en totalité ou en partie, des préconisations antérieures qui nécessitaient cet éclaircissement. Mais certaines publications ont néanmoins continué à semer le doute. Nous développerons les premières et dénoncerons les secondes.

Et les hivers passeront…
1983. Quarante ans déja. Premier recueil épidémique des bronchiolites aiguës du nourrisson en région parisienne.
Objectifs : faciliter l’organisation et les ressources d’accueil à prévoir pour les enfants atteints… Chacune des années suivantes se dessineront des courbes épidémiques à peu près similaires.

Quoi de neuf en gastroentérologie pédiatrique ?
Cette année, une étude épidémiologique a fait le point sur la progression des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) pédiatriques à travers le monde. Aussi, comme tous les ans, des mises au point ont été faites par les experts en gastroentérologie européens, concernant le suivi des enfants avec une maladie cœliaque et l’utilisation des tests respiratoires pour les patients avec des symptômes digestifs. Enfin, nous verrons si les coliques du nourrisson ont un impact sur le comportement ultérieur de l’enfant et si les mesures alternatives dans la prise en charge des douleurs abdominales fonctionnelles sont efficaces au long cours.

Quoi de neuf en infectiologie et vaccinologie ?
Cette année encore, la COVID a occupé une place importante dans l’actualité avec un variant Omicron beaucoup plus contagieux qui a changé la donne en termes de nombre de cas pédiatriques et une campagne vaccinale pour les 5-11 ans qui n’a pas eu le succès escompté. En parallèle, les autres infections “classiques” de l’enfance sont revenues en force.

Suivi à long terme des enfants ayant eu une transplantation hépatique
Plus de 30 000 enfants ont reçu une transplantation hépatique (TH) dans le monde ces 4 dernières décennies. Au cours du temps, l’évolution a été marquée par la mise en place d’immunosuppresseurs efficaces dans les années 80 et de nouvelles méthodes chirurgicales dans les années 90 pour s’adapter à la pénurie de greffons à la bonne taille. Les indications de TH pédiatrique, essentiellement liées à des maladies hépatiques cholestatiques précoces ou génétiques, diffèrent de celles de l’adulte. Les enfants ont moins d’immunosuppression par rapport aux patients plus âgés et la récurrence de la maladie hépatique sur le greffon est moins fréquente par rapport à l’adulte. Depuis 1985, les données cliniques et biologiques des enfants transplantés sont répertoriées dans le registre de TH européen établi dans 31 pays.

Efficacité du dupilumab chez l’enfant de 6 mois à 6 ans présentant une dermatite atopique sévère
La dermatite atopique est une maladie inflammatoire cutanée chronique dont la prévalence est de 19 % avant l’âge de 6 ans. L’âge de début des symptômes, eczéma avec prurit sévère et risque d’infections cutanées augmentées, survient dans 90 % des cas avant 5 ans. La qualité de vie des enfants est souvent altérée. Lors des poussées sévères, les corticoïdes systémiques sont utilisés, parfois associés à des immunosuppresseurs (azathiprine, methotrexate et ciclosporine). Le dupilumiab est un anticorps monoclonal inhibant la voie de signalisation de l’IL4 et IL13, deux cytokines produites dans l’inflammation de type 2, impliquées dans les lésions de la barrière cutanée. L’utilisation du dupilumab est approuvée pour le traitement de la dermatite atopique et l’asthme modéré à sévère de l’enfant de plus de 6 ans et pour la polypose nasale de l’adulte. Ce traitement est bien toléré par les patients.

Migraine de l’enfant : stratégie thérapeutique, du pédiatre aux centres spécialisés
La migraine est fréquente chez l’enfant et ses conséquences sur le quotidien peuvent rapidement s’installer. L’identification des facteurs déclenchants, notamment via un agenda, permet de prévenir les récidives de crise. Le traitement de crise doit être pris le plus précocement possible, d’où l’intérêt de mettre en place un projet d’accueil individualisé.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont à proposer en première intention pour le traitement de la crise : l’ibuprofène (10 mg/kg/prise) est d’abord recommandé, l’utilisation du sumatriptan nasal (10 à 20 mg) est également possible chez l’adolescent de plus de 12 ans avec une bonne efficacité et une bonne tolérance. Les traitements de fond non médicamenteux sont recommandés en première intention chez l’enfant. La mise en place d’un traitement de fond médicamenteux relève de l’avis d’un centre spécialisé et elle n’est à envisager qu’après échec des traitements non pharmacologiques.

Déficit en fer entre 6 et 12 mois : la faute aux desserts lactés ?
Après 6 mois, les parents ont souvent le désir de remplacer le biberon de lait du goûter par un yaourt dit “infantile”, pensant probablement que la qualité nutritive des desserts lactés est équivalente à celle des laits de suite. Il n’en est rien : les desserts lactés contiennent peu de fer comme les yaourts classiques, mais pour un prix 5 à 9 fois plus élevé. Cette tendance est-elle sans conséquence ?
Nous nous sommes intéressés aux apports en fer quotidien de 250 enfants âgés de 6 à 12 mois. Dans notre étude, 59 % des enfants consommaient des desserts lactés au goûter et 61,2 % avaient des apports insuffisants en fer absorbé. Pour que les besoins en fer des enfants de cette tranche d’âge soient couverts, la prise quotidienne de viande et de lait de suite en quantité suffisante est indispensable. En cas de refus du lait, nous proposons diverses solutions pour se rapprocher des apports recommandés en fer.