infectiologie

L’année pédiatrique 2024
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Les dernières années ont été marquées par une recrudescence massive des infections respiratoires basses à VRS, avec un hiver 2022-23 que nul pédiatre, ambulatoire ou hospitalier, n’est près d’oublier. Afflux massif de patients en cabinet, aux urgences, saturations de capacités d’hospitalisation en secteurs conventionnels ainsi qu’en soins intensifs et réanimation, nécessité de transférer des patients sur plusieurs centaines de kilomètres : il était urgent d’apporter une solution pour éviter de se retrouver à nouveau dans une telle situation. Avec un sens du timing remarquable, ce ne sont pas un mais deux produits qui ont obtenu une AMM en 2023 dans la prévention des infections respiratoires basses à VRS du nourrisson de moins de 1 an : le nirsevimab, anticorps monoclonal de demi-vie prolongée, et l’Abrysvo, vaccin bivalent recombinant pour la femme enceinte [1, 2].

Analyse bibliographique
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Le virus du VRS engendre des millions d’hospitalisations dans le monde. La mise en place l’année dernière du nirse­vimab, un anticorps anti-VRS, comme prophylaxie a permis une réduction drastique de l’incidence des infections respiratoires basses liées au VRS. Cependant, certains enfants sont encore hospitalisés à cause de ce virus et il n’existe, à ce jour, pas de traitement curatif efficace pour ces patients.

Revues générales
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Le Streptocoque du groupe A (SGA) est responsable d’une grande variété d’infections chez l’enfant. Parmi elles, les infections invasives à SGA sont responsables d’une morbi-mortalité importante. La reconnaissance rapide de ces infections sévères, parfois associées à un syndrome de choc toxinique, est essentielle et nécessite à la fois une antibiothérapie adaptée et, en cas de foyer localisé et accessible, un drainage et/ou une chirurgie. Enfin, la période post-pandémie de Covid-19 a été marquée par une recrudescence sans précédent d’infections invasives à SGA chez l’enfant, soulignant l’importance cruciale de la surveillance épidémiologique de la circulation de ce pathogène et des infections sévères qui y sont associées.

Mise au point
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Malgré plus de 20 ans de programmes vaccinaux, le pneumocoque reste la première cause de méningite bactérienne chez l’enfant, une cause majeure de pneumopathie et de pleuro-pneumopathie [2] et est fortement impliqué dans la consommation d’antibiotiques du fait de son rôle dans l’otite moyenne aiguë. Les vaccins à 7 et 13 valences ont eu un impact majeur sur ce pathogène, mais l’émergence progressive de sérotypes non couverts par ces vaccins a progressivement érodé le bénéfice de ces derniers. Pour répondre à cet enjeu, deux nouveaux vaccins, à 15 et 20 valences, ont été développés.
Des recommandations HAS positionnent le vaccin à 15 valences en population générale pédiatrique et il est intégré au calendrier vaccinal 2024.
Par ailleurs, le développement de stratégies de prévention ciblant le VRS, telles que le nirsevimab ou la vaccination maternelle, pourrait, du fait du rôle suspecté du VRS dans le déclenchement des infections pneumococciques, jouer un rôle complémentaire dans la lutte contre les infections à pneumocoque chez le petit enfant.

Analyse bibliographique
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La majorité des hépatites de l’enfant sont d’origine virale. Il existe cinq virus hépatotropes majeurs (virus de l’hépatite A à E) mais dans un grand nombre de cas, le virus à l’origine d’une hépatite aiguë n’est pas identifié. On parle alors d’hépatite virale d’origine inconnue. Ces dernières années, de nouveaux virus, notamment la co-infection adenovirus-SARS-CoV-2, ont été identifiés comme pouvant donner des hépatites aiguës chez l’enfant. Chez l’adulte, le virus de l’hépatite E du rat, rapporté chez l’Homme en 2018, est une cause émergente d’hépatite aiguë en Asie, Amérique du Nord mais également en Europe. Les rongeurs sont le principal réservoir de ce virus mais il a également été détecté chez des chiens, des chats errants et des cochons en Espagne. Le mode de transmission reste inconnu. Plusieurs cas d’infection ont été décrits chez l’adulte mais il y a peu de données en pédiatrie.

Analyse bibliographique
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Contracter une toxoplasmose pendant la grossesse expose le fœtus à un risque d’infection congénitale. Les conséquences pour l’enfant sont surtout neurologiques et ophtalmologiques. De plus, il existe une possible réactivation des parasites quiescents tout au long de la vie. Ainsi, une choriorétinite peut être présente dès la naissance mais peut également survenir plus tard avec des complications sévères en l’absence de traitement. En France, la sérologie de la toxoplasmose est systématique au premier trimestre de grossesse et depuis 1992 en cas de négativité, un contrôle mensuel est établi jusqu’à la naissance car un traitement précoce diminue le risque de transmission et améliore le pronostic de l’enfant à 3 ans. À partir de 2008, l’instauration d’un suivi plus régulier chez l’enfant a été mis en place.

Analyse bibliographique
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Les prématurés sont à risque de sepsis dans les premières semaines de vie, d’autant plus qu’ils reçoivent un support respiratoire et nutritionnel. Plusieurs mesures ont été mises en place pour diminuer ce risque infectieux : amélioration des soins du cordon, initiation rapide d’une nutrition entérale, administration de probiotiques, etc. L’application de colostrum, riche en IgA, IgM, ainsi qu’en facteurs antimicrobiens, au niveau oropharyngé chez les prématurés, a montré une augmentation des taux d’IgA et de lactoferrine au niveau digestif. L’administration de 0,2 mL de colostrum au niveau de la muqueuse oropharyngée stimule les tissus lymphoïdes et module la réponse inflammatoire. Des essais randomisés récents ont suggéré que son administration pourrait diminuer les sepsis, les entérocolites ulcéronécrosante (ECUN), les pneumopathies chez les prématurés.

Revues générales
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Les antiviraux à action directe ont révolutionné la prise en charge des patients ayant une hépatite C chronique. Ils peuvent être prescrits dès l’âge de 3 ans chez tout patient atteint d’hépatite C chronique, pour une durée de 8 à 12 semaines et permettent la guérison dans plus de 95 % des cas. Ils se prennent par voie orale, en une prise par jour. L’hépatite B chronique nécessite rarement un traitement chez l’enfant. S’il est nécessaire, les analogues nucléos (t) idiques à haute barrière de résistance sont le traitement de première intention. Ils se prennent par voie orale, en une prise par jour. La durée de traitement est longue et varie d’un patient à l’autre.

Analyse bibliographique
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La tuberculose, due à Mycobacterium tuberculosis, atteint actuellement 10,6 millions de personnes dans le monde dont 11 % avant l’âge de 15 ans. Dans l’enfance, les tableaux cliniques sont variables avec, le plus souvent, une atteinte pulmonaire au premier plan. L’âge est l’élément clé de la progression de la maladie avec un risque de tuberculose pulmonaire de 30-40 % en cas de primo-infection chez l’enfant de moins de 1 an. Même en cas de traitement précoce, les enfants peuvent présenter des complications à long terme mais il existe peu de données, contrairement à l’adulte, où une dilatation des bronches et une altération de la fonction pulmonaire au cours du suivi sont décrites.

Analyse bibliographique
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Le VRS est une cause majeure d’hospitalisation lors de la période hivernale. Le nirsevimab, un anticorps monoclonal neutralisant le VRS, est approuvé depuis quelques mois en Europe et Amérique du Nord pour la prévention des infections respiratoires à VRS la première année de vie. L’essai MELODY de phase III a montré une efficacité contre les infections respiratoires à VRS avec une bonne tolérance du traitement chez les nouveau-nés à terme et prématurés en bonne santé lors de leur première saison de VRS.

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