Vaccinologie

L’année pédiatrique 2024
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Les dernières années ont été marquées par une recrudescence massive des infections respiratoires basses à VRS, avec un hiver 2022-23 que nul pédiatre, ambulatoire ou hospitalier, n’est près d’oublier. Afflux massif de patients en cabinet, aux urgences, saturations de capacités d’hospitalisation en secteurs conventionnels ainsi qu’en soins intensifs et réanimation, nécessité de transférer des patients sur plusieurs centaines de kilomètres : il était urgent d’apporter une solution pour éviter de se retrouver à nouveau dans une telle situation. Avec un sens du timing remarquable, ce ne sont pas un mais deux produits qui ont obtenu une AMM en 2023 dans la prévention des infections respiratoires basses à VRS du nourrisson de moins de 1 an : le nirsevimab, anticorps monoclonal de demi-vie prolongée, et l’Abrysvo, vaccin bivalent recombinant pour la femme enceinte [1, 2].

Revues générales
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La dengue est un fardeau mondial, sanitaire et économique. En effet, quoique majoritairement asymptomatique, elle peut cependant être particulièrement sévère, voire mortelle, et concerne près de la moitié de l’humanité. Du fait des voyages internationaux (extension géographique du vecteur et circulation de personnes virémiques), des changements climatiques et des difficultés sanitaires à la suite de l’épidémie de COVID-19, ce fardeau s’étend à des régions jusqu’alors épargnées. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement spécifique. Deux vaccins ont une autorisation de mise sur le marché (AMM). Leur place dans la stratégie de lutte contre la dengue reste encore à définir.

Analyse bibliographique
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La coqueluche, malgré la vaccination obligatoire, reste une maladie fréquente et à haut risque de morbidité et mortalité chez le nourrisson. Depuis une dizaine d’années, plusieurs pays ont proposé des programmes de vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse. Des études antérieures ont démontré que la vaccination maternelle était efficace chez l’enfant de moins de 2 mois dans 43 à 93 % des cas. Cependant, ces études n’ont pas bien pris en compte le moment idéal d’administration du vaccin pendant la grossesse et l’impact de cette vaccination sur l’immunisation post-vaccinale des enfants.

Compte rendu 22es JIRP
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La vaccination des prématurés et notamment des grands et des extrêmes prématurés peut être la source de craintes et de questionnements, pouvant aboutir à un retard vaccinal dommageable. Il a en effet été montré que le retard vaccinal était d’autant plus important que le nouveau-né était prématuré, de petit poids de naissance et avec des comorbidités. Les plus fragiles apparaissent donc les moins bien protégés. Pourtant, une étude récente menée en Allemagne sur 8 401 prématurés de moins de 29 semaines d’aménorrhée (SA) a montré que les nouveau-nés vaccinés dans les temps avaient significativement moins d’infections respiratoires basses de type bronchite déclarées par leur parent à 5 ans, indépendamment d’autres facteurs comme l’âge gestationnel, la bronchodysplasie ou l’exposition au tabac [1].

L’année pédiatrique 2020
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L’actualité en infectiologie en 2020 a été sans nul doute marquée (voire monopolisée) par la pandémie liée au SARS-CoV-2. En décembre 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est alertée à propos de cas de pneumonies sévères en Chine dans la ville de Wuhan. Le virus responsable est secondairement identifié comme étant un nouveau coronavirus appelé SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrom Coronavirus 2).
La maladie associée à ce virus est nommée la COVID-19 (COronaVIrus Disease 2019) [1]. Le caractère zoonotique de ce virus est suspecté devant les résultats de l’enquête épidémiologique autour des premiers cas, retrouvant une origine de l’épidémie dans un marché de Wuhan où la promiscuité avec les animaux est importante. En juillet, des analyses de 1 200 coronavirus retrouvés dans des chauve-souris en Chine permettent d’identifier un virus très proche (RATG13) avec une homologie de 96 % dans la chauve-souris fer à cheval de la province du Yunnan [2]. Cependant, les 4 % de différence entre les 2 génomes, traduisant plusieurs années d’évolution, font émettre l’hypothèse d’un hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme, à l’instar du SARS-CoV transmit de la chauve-souris à l’homme via la civelle ou du MERS-CoV transmit de la chauve-souris à l’homme via le chameau.

Un germe et sa prévention
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Alors que de nombreux virus entériques avaient été découverts dans les années 1950-1960, aucun germe connu n’était encore identifié en 1973 dans plus de 20 % des gastroentérites aiguës (GEA) [1]. Cette année-là, Ruth F. Bishop, virologue australienne, identifiait en microscopie électronique de nouvelles particules virales de la famille des Reoviridae dans les cellules épithéliales duodénales d’enfants atteints de GEA [2]. La pathogénicité de ces nouveaux virus semblait attestée par le fait qu’ils n’étaient plus identifiés après guérison des enfants et n’étaient retrouvés sur aucune biopsie duodénale d’enfants sains [2]. En 1974, la même équipe identifiait ces virus dans les selles d’enfants atteints de GEA [3], puis ces virus étaient observés dans de nombreux pays sur tous les continents et se révélaient ubiquitaires, très répandus chez de nombreux mammifères ou certains oiseaux. Le nom initialement proposé par Ruth F. Bishop était “duovirus” en raison de la localisation duo­dénale et de la double capside [1]. Le nom de “rotavirus” a été retenu plus tard sur suggestion de Thomas H. Flewett en raison de leur structure en rayon de roue (rota en latin) [4].

Un germe et sa prévention
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La vaccination, une technique ancienne datant du xviiie siècle, tient son origine d’une pratique populaire. Sa structuration au cours du temps est à la fois le résultat de l’épistémologie du moment historique qu’elle traverse et celui de la rencontre avec des scientifiques de chaque période. Elle est une rupture avec le mode d’approche des soins de l’époque mais accompagne aussi la grande évolution de la médecine thérapeutique depuis plus de deux siècles. Elle représente un des premiers actes de santé publique que les pays vont installer. Elle aussi traversera ses crises, ses polémiques et ses incertitudes. Ses concepts vont s’enrichir les uns des autres, avec néanmoins des ruptures de modèle. Le monde vétérinaire a été d’emblée partie prenante dans cette réflexion. La vaccination reste à ce jour une des plus importantes contributrices de l’amélioration de la survie des populations.

Un germe et sa prévention
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Hiro et Tasaka ont démontré la nature virale de la rubéole en 1938. Le virus a été cultivé avec succès sur culture tissulaire en 1962 par différents groupes américains à Boston et à Washington. Le virus de la rubéole appartient au genre des Rubivirus et à la famille des Togaviridae. Son génome, constitué d’ARN simple brin de polarité positive, code 2 protéines non structurelles et 3 protéines de structure. Il est enfermé dans une capside lipidique icosaédrique.

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